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06 octobre 2025

Poésie . des vers libres aux règles établies



Dans mon dernier billet j'ai évoqué la poésie du cœur, libérée des contraintes académiques  mais  la musique des mots peut prendre toutes les formes sans perdre cette vibration unique que l'inspiration du moment lui donne.
Je poétise comme ça me vient comme je le sens et si ça sort en alexandrins, tant mieux ou tant pis. Il m'arrive aussi parfois de composer à la demande comme je l'ai fait dans certains forums  où les règles étaient imposées. J'ai ainsi pratiqué le sonnet ou le pantoum en essayant de respecter la forme sans sacrifier le fond qui m'est propre. Je . crois que la rivière poétique peut couler tout droit sans jamais déborder des berges, ou être plus libre de ses mouvements, capricieuse et serpentine, tout en émanant de la même source, le cœur.
****

 Dérision poétique (27/09/2010)

Jeu poème
Tu poètes
Il poète,
Pouêt !
Jeu ? Peut-être
Tu peux être
Un poète,
Pouêt !
Nous aimons
Nous semons
Des maux doux,
Des mots fous
Des mots beaux
Des bobos
Des mots bof !
Car nous Hommes,
Nous sommes
Tous poètes,
Pouêt !

***
Poète moi ?

Je ne suis jamais qu’une
Enfileuse de mots,
De perles que la lune
Glisse sous mon stylo.

Je suis une fileuse
Et la soie de mes vers
Me vient des nébuleuses
Du fond de l’univers.

Je suis une semeuse
D’adjectifs, de sujets,
Une simple brodeuse
De verbes réguliers.

Est-ce ma faute si
Les mots tissent leur toile
Au plafond de mes nuits
Où brillent les étoiles ?

Poète moi ? Sans doute
Chaque fois que là-haut
La lune qui m’envoûte
Efface un peu mes maux.

***

Hiver (5 /03/2010)
(Pantoum)

Le froid mordant transit les plaines.
Tremblent glacés les arbres nus
Le givre a recouvert mes peines,
L’eau de mes yeux ne coule plus.

Tremblent glacés les arbres nus.
Le gel a figé la fontaine
L’eau de mes yeux ne coule plus
Si tristement mon pas se traîne…

Le gel a figé la fontaine
Le ruisseau court au ralenti
Si tristement mon pas se traîne
Et moi je traîne mon ennui

Le ruisseau court au ralenti
La neige étale ses flocons
Et moi je traîne mon ennui
Aux blancs confins de l’horizon.

La neige étale ses flocons…
L’hiver va-t-il durer toujours ?
Aux blancs confins de l’horizon
J’attends le retour des beaux jours

L’hiver va-t-il durer toujours ?
Souffle le vent à perdre haleine
J’attends le retour des beaux jours
Le froid mordant transit mes peines.
***

CHIFFONS (10/05/2015)(Acrostiche)

Chiffons de femmes aux troublants parfums
Houle d’écume où se plongent les mains
Îlots secrets si riches de promesses
Froufrous soyeux propices aux caresses
Falbalas, fanfreluches de satin
Ou de soie. Océan où le marin
Naviguant au jugé pour atteindre la rive
Se prend aux doux filets traînant à la dérive.
***

Native (7 /01/2014)
(Alexandrins)

Je suis née de la mer, d’une mère bretonne
Mais aussi du bocage, d’un père normand,
De l’océan je sais la houle qui moutonne,
De la verte prairie, je sais les pommiers blancs.

Chaque fois que j’entends les vagues mugissantes
Qui viennent en grondant fracasser les rochers,
Je vibre et je frissonne sous la déferlante.
C’est la voix de ma mère que j’entends chanter.

Chaque fois que je vois la neige printanière
S’envoler, parfumée, des branches des vergers,
Je repars les yeux clos des années en arrière
Et la voix de mon père en moi vient résonner.

De ces deux-là je tiens mes racines profondes.
Même si j’ai posé mon cœur en Picardie,
Vers le souvenir d’eux, mon âme vagabonde
S’échappe et fait revivre les années enfuies.

Alors allez savoir pourquoi de la montagne
Je me sens la payse tout pareillement.
Devant les hautes cimes l’émotion me gagne,
Minuscule caillou à l’ombre d’un géant.

Si je n’y suis pas née, j’aimerais tant y vivre
Aux sentiers rocailleux, promener mes pas lents
Puis m’envoler parfois, tel un grand oiseau ivre
Vers mes pommiers fleuris et mes flots rugissants.
***
 Nocturne
20-01-2020

Là-bas,
Vers le clair d'ouest
Se lève un vent de lune...
Gracieux
L'oiseau de chine
Dans l'encre de nuit
S'envole.
Sous l'édredon du logis
La fée de plumes
S'endort
Et dehors
Dans le ciel s'allument
Les étoiles de sable
Du marchand d'or.
***
Rigueurs d’hiver
(Sonnet)

Voici venir l’hiver habillé de froidure,
La neige a recouvert la plaine, le coteau.
La nature est sublime sous ce blanc manteau
Mais pour les sans abri, la vie sera plus dure.

Aussi belle que soit l’immaculée parure
Faisant d’humbles prairies de somptueux tableaux
Pour tous les pauvres hères sous leurs oripeaux
Elle devient cruelle et froide sépulture.

Si le givre et le gel aux fastes éclatants
Qui cisèlent joyaux, perles et diamants
Procurent à l’esthète des frissons d’ivresse,

Est-il consolateur pour celui qui meurt seul
Ultime et dérisoire preuve de richesse
D’avoir un si unique et si parfait linceul ?

01 octobre 2025

Poésie

 

En 2005, lors d'un salon du livre auquel je participais avec quelques un de mes ouvrages, je me suis retrouvée face à un charmant jeune homme, féru de poésie classique qui m'a tenu le crachoir pendant  un bon quart d'heure sur ce sujet épineux des règles de la poésie. Il avait feuilleté l'un de mes recueils et manifestement, ça l'interrogeait sur ma façon de composer, assez anarchique à ses yeux. J'avais un stylo pour les dédicaces et à tout hasard du papier pour occuper  les temps creux, je lui ai donc répondu par écrit directement sur mon stand, ce jour-là :
Je ne sais pas si je l'ai convaincu mais il est reparti avec le recueil qu'il venait de parcourir et entre ses pages il a glissé la dédicace circonstanciée que j'avais pris soin de recopier pour mon usage personnel.

Poème (2005)

Tu me parles de mots,
Je te parle du cœur,
Tu me parles de rimes
Je te parle d’amour.
Je te parle d’eau claire
Jaillissant de la source,
Du doux chant de la pluie
Sur le feuillage dru.
Je te parle du vent
Qui murmure parfois
De si grisants secrets,
Du cri de l’océan
Fracassant les rochers,
De la vague mourant
Sur le sable mouillé.
Tu me parles de mots,
Je te parle de rires
De soupirs et de larmes.
Je te parle des rêves
Que l’on fait éveillé,
De ces joies qui transcendent,
Des chagrins qui étouffent.
Tu me parles de mots,
De vers, de rimes riches,
De quatrains, de sonnets,
D’exercices de style !
Lorsque j’écris des mots,
Je veux qu’ils soient musique,
Qu’ils deviennent torrents,
Rivières serpentines
Ou ruisseaux bondissants !
Tu me parles de mots,
Je veux que mes mots parlent,
Qu’ils chantent, qu’ils frémissent,
Qu’ils explosent en moi
Tels des feux d’artifice,
Qu’ils s’écoulent au rythme
De ce sang bouillonnant
Qui fait battre mon cœur.
Tu me parles de mots,
Je veux que mes mots soient
Comme soie sur ta peau,
Caresses et poèmes,
Frissons que ta peau aime.

©Anne-Marie Lejeune 

(extrait du recueil  : "De la source à la mer")

 Que vous en composiez ou que simplement vous aimiez en lire, la poésie, c'est quoi pour vous ?

22 septembre 2025

N° 311 ces "Croqueurs de môts"

 

N°311

Proposé par Jill Bill

Chatte sur un vélo de « Alain Séchas »
(Photo JB Bruxelles 2024)
*
Trois mots imposés : Lavoir, l'avoir, la voir
***
Rosa

Rosa sur son vélo
Au lavoir vite alla
Frotter short et maillot,
Tout ça sans tralala

Vous auriez dû la voir 
La chatte de gouttière
Qui jouait dans le noir
La jolie lavandière

Elle s'en est allée
Comme elle était venue
Sur la route pavée.
Je sais pour l'avoir vue

Fut immortalisée
L'étrange apparition.
Sur son vélo posée
Elle fait sensation !



21 septembre 2025

Mon ressenti pour l'image N°55

Il s'envole

Il s'envole, vole, au Temps qui passe accroché.
Il s'envole, vole et traverse les nuages.
Il fut, il est, sera avant d'avoir été
Du printemps à l'hiver, il n'est que de passage.

Le Temps bat la mesure au ciel de notre vie
Et qu'on le veuille ou non, c'est lui qui nous transporte.
C'est lui qui nous balade entre soleil et pluie
Puis un jour il nous lâche et se ferme la porte.

Il n'en fait pas exprès, il file au gré du vent,
Comme insensible tourne notre vieille Terre.
Le Temps n'éprouve pas le moindre sentiment
Pour nous, pauvres humains, ce n'est pas un mystère.

Il n'est que les poètes pour lui en prêter,
Pour l'accuser de tout. Il a le mauvais rôle !
Or, nous le savons bien, il ne fait que passer;
Il défile tic...tac,  tic...tac... Et puis s'envole.

©A-M Lejeune

09 septembre 2025

Le grand échiquier

 Poème posté sur Facebook en 2013


Le Grand Échiquier

Sur le grand Échiquier de la Terre,
Trace ta route mon frère
Va de l’avant droit et fier
Toi le pion anonyme
Parmi les anonymes pions
Redresse-toi
Lève le front
Fait face et fonce !
Fait face en évitant l’amer
Suis ton chemin sur le damier
Noir et blanc de l’échiquier
En prenant garde aux fous du roi,
Aux rois des fous,
Aux reines déchues,
Aux tours de garde
Où ne t’attend nulle sœur Anne
Aux quatre cavaliers
De l’Apocalypse annoncée.

Sur le grand Échiquier de la Terre
Trace ta route mon frère
Repose-toi sous l’arbre vert
Abreuve-toi à la rivière,
Aux rayons opales de la lune
Au flot scintillant
D’un ciel de nuit...
Si tu fatigues mon frère,
Besoin d’amour et de lumière
Besoin de pain et de chaleur
Demande asile
Dans la maison du bonheur,
L’humble chaumière
Où tu entendras la chanson
De la tendresse,
Des rires d’enfant heureux,
Des bûches craquant
Dans la cheminée.

Sur le grand Échiquier de la Terre
Trace ta route mon frère !
Et quelles que soient tes misères
Tes rancœurs tes colères
Quand vient le soir
Illuminé d'étoiles
Pense aux pièges que tu as évités
Aux rêves qui t’ont fait voler,
Aux mains que l’on t’a tendues
Aux joies que tu as reçues
À celles que tu as données…
Alors lève tes yeux émerveillés
Vers la voûte constellée
Et dis- toi que tu as ta place
Là-haut, avec la Terre
Dans la Voie Lactée.
Toi, le pion anonyme
Parmi les anonymes pions
Tu es, n'en doute pas
Une pièce unique et irremplaçable
Sur le Grand Échiquier

12/04/2013

©A-M Lejeune


23 août 2025

Clin d'œil à Gigi...

 Pour faire écho à sa publication sur son logorallye  ici https://lesmotsdeghislaine.blogspot.com/2025/08/mon-texte-loggorallye-no-2.html
Pour moi, ragots = ragoût infame de médisance
Il y a des années- ma fille a 52 ans, mon fils 45-, j'avais l'habitude de retrouver les autres mamans devant l'école où nous attendions la sortie de nos enfants en bavardant gentiment.
L'une d'elle habitait mon quartier et  je la croyais mon amie jusqu'au jour où, arrivée après elle devant l'école, je l'ai surprise en pleine conversation animée avec une autre maman que je connaissais sans vraiment beaucoup l'apprécier.  Très occupées à "blablater", ou plutôt à déblatérer, elles ne m'avaient pas vue. C'est mon nom  que j'ai entendu prononcer alors j'ai tendu l'oreille, masquée par les toilettes publiques tandis que ces deux charmantes dames cassaient joyeusement du sucre sur mon dos ! A l'époque, j'étais conseillère municipale. Ceci explique peut-être cela mais ça n'excuse pas la méchanceté gratuite ! Et celle que je croyais mon amie n'était pas la moins virulente ! Je me suis approchée avec un "Bonjour mesdames" innocent. Elles sont devenues rouges comme des coquelicots et celle qui se disait mon amie et dont la fille jouait avec la  mienne devant la maison m'a dit d'un air un peu gêné  : 
- Oh, bonjour madame Lejeune, on ne vous avait pas vue, ça va ? 
-Pas trop bien !Je vous écoute depuis quelques minutes, du coup...
Après ça, on ne s'est plus parlé pendant quelque temps. Un jour, elle a frappé à ma porte. Elle voulait s'excuser. J'ai pardonné mais ça n'était plus pareil entre nous. Puis elle a déménagé. Fin de l'histoire. Nous ne nous sommes  jamais revues par la suite. Après cela, je n'ai plus essayé de me faire d'amies dans mon quartier. Juste des relations de bon voisinage, ça me suffit ! On papote un peu  de jardin à jardin, on cause des de nos enfants, de la pluie et du beau temps... et sitôt que ça dévie vers des "on dit" sur l'un ou sur l'autre, je prétexte une occupation urgente pour  couper court !


Les commères (2001)

Bla bla bla ! Bla bla bla…
Les voici, les voilà !
Sur le pas de leur porte
Elles lancent des mots
Et le vent les emporte
Comme des feuilles mortes.
Que de gentils ragots,
Que de mielleux poisons
Distillent les commères !
Que de soupes amères
Cuisent en leurs maisons !
Qu’elles touillent en chœur,
Qu’elles mangent en sœurs
Bavassant, l’air gourmand !
Quand grondent les orages
Chargés de commérages,
N’écoute pas le vent
Qui enfle la rumeur !
Barricade ton cœur
Puis ferme tes volets
Et d’un coup de balai,
Chasse donc les sorcières,
Les commères !

©A-M Lejeune

18 août 2025

Mon ressenti pour l'image N°54

La petite fille et la rose

Regarde ,dit la rose
A l'enfant qui l'admire,
Dans la ville morose
Où la haine déchire,
Je me suis épanouie
Avec peu de lumière
Mais arrosée de pluie !
Dans cette rue austère
Au milieu des pavés,
Vois combien je suis belle
Et comme j'ai poussé !
Un jour tu seras telle
Si le veut bien la vie.
Profite de l'enfance
Fillette si jolie
Et puis saisis la chance
Grandis !


24 juillet 2025

L'Arbre à palabres


 Texte écrit pour un ami de plume avec lequel j'ai longtemps échangé, jusqu'à ce qu'un maudit crabe l'emporte. Il s'appelait Jean-Luc Bouton mais son nom de plume était Ysengrin 45. Sur son blog, il avait créé "l'Arbre à palabres" où ses amies et amis en écriture venaient déposer leurs textes.

Je ne t'oublie pas Ysengrin

***

Le réveil de Baobab

Baobab dormait depuis longtemps…Qu’avait-il besoin de rester éveillé ? Personne ne venait plus s’asseoir à l’ombre de son feuillage.
Autrefois, il y avait des lunes de cela, nombreux étaient ceux qui venaient palabrer sans fin sous ses branches. Mais ce temps-là paraissait révolu. Alors Baobab avait décidé de prendre du repos. Ou du moins, le silence alentours avait décidé pour lui. Et il s’était endormi.  Non pas bienheureux mais sur des tonnes de regrets et de mots perdus…

Baobab dormait depuis longtemps quand un souffle plus léger qu’une plume le réveilla. Un souffle poétique qui l’effleurait des racines au faîte… un souffle qui le caressait doucement, tout doucement, comme pour le saluer avant…Ô Dieux de ses ancêtres baobabs ! Pour le saluer avant de monter vers l’azur du ciel pour s’y diluer. Non ! Pas s’y diluer ! Plutôt s’y mêler à la brise tout là-haut !
Ce souffle-là, si particulier, il le reconnaissait. C’était celui du Poète-Griot dont le totem était… un loup. C’est ça, un loup, fier mais pas solitaire, oh non ! C’était lui dont la voix puissante savait rassembler les autres autour de lui, Baobab, l’Arbre à palabres.
Oui, ce souffle qui s’élevait c’était l’émanation de l’esprit immortel de son ami, le poète-conteur, qui rejoignait les étoiles. Et, s’éveillant tout de bon, il l’entendit qui lui disait :
- Eh Baobab, il n’est plus temps de dormir  vieille branche ! Je m’en vais mais je ne serai jamais loin de toi. J’ai laissé mes mots et transmis à ma sœur mon pouvoir de griot. Elle me comprenait. Elle comprendra ton utilité, cher Arbre à palabres ! Bientôt, oui, bientôt, se réuniront autour de toi les voix qui chantent, les voix qui pleurent, celles qui crient et tempêtent… Toutes les voix de mes amis ! Es tu prêt Baobab à les recueillir ces voix, à les écouter, à les rassembler en un seul et vibrant chant d’amitié, comme autrefois ?
- Oui, je suis prêt, répondit l’arbre majestueux en étirant son corps massif encore engourdi de sommeil. Je suis prêt ! Qu’ils viennent et racontent. Qu’ils me livrent leurs maux, leurs mots, leurs rêves… Merci Loup de m’avoir réveillé. Je me sens enfin revivre !
Et c’était vrai ! Tandis qu’il parlait, il sentait l’essence éternelle du Poète-Griot se fondre en lui, sans chagrin ni regrets, apaisé. Il la sentait couler joyeuse avec sa sève régénérée. Et son souffle un peu lourd d’Arbre profondément enfoncé dans la terre asséchée, s’élevait et dansait, là-haut, tout là-haut, dans le vent, avec celui aérien de son ami désormais si loin et pourtant si près de nous.
« Je suis Baobab. Je suis l’Arbre à palabres. Avec Patou, sœur d’Ysengrin le Loup, je vous attends. Venez vous asseoir à l’ombre de mon feuillage. Venez vider votre cœur. Venez raconter vos histoires folles ou sages, tristes ou gaies. Parlez ! Je vous écoute… Il vous écoute ! »

***
Sous ton arbre

Sous ton arbre à palabres je viens Ysengrin
Déposer mon fardeau lourd encor de chagrin
Mais aussi quelques fleurs à l’odeur enivrante
En hommage, poète, à ta verve charmante
Sous ton arbre l’ami, se partagent les maux
Tout autant que les rêves d’un monde plus beau
Où règneraient sans fin l’amour et la sagesse
Où ceux qui nous gouvernent tiendraient leurs promesses
Sous ton arbre le Loup, j’entends toujours ta voix
Tes rimes qui mettaient les femmes en émoi
Ah combien nous l’aimions ta poésie légère
Et ta grivoiserie devenue légendaire !
Sous ton arbre griot tu nous as rassemblés
Amoureux fou des mots, chantre de l’amitié.
Aujourd’hui une fée perpétue la légende
De ce fier Baobab que ton esprit transcende
Comment te remercier de nous avoir offert
La douceur de son ombre au milieu du désert
Sous ton arbre, Ysengrin, seule dans la nuit noire
Je t’écoute apaisée raconter tes histoires…

NB : Le blog de mon ami Ysengrin n'a jamais été fermé
Vous pouvez toujours lire ici :https://le-blog-d-ysengrin45.over-blog.com/

18 avril 2025

Silence


Silence...

 Je ne manque à personne
C'est un triste constat
Qui pourtant ne m'étonne
En fait pas plus que ça.

Dans ce monde factice,
Les amitiés se font
Plus vite que ne tisse
L'araignée au plafond !

Si sa toile est solide,
Peut-on en dire autant
De ces réseaux arides
Remplis de faux semblants ?

Quand on pose un silence,
Personne n'y répond.
Se dit-on que l'absence
A de bonnes raisons ?

Tu passes puis trépasses..
Bientôt tu ne seras
Même plus une trace,
Le temps t'effacera

Et les mots que tu lances
Au vent s'envoleront
Perdant de leur substance.
Qu'importe dans le fond.

Je suis là et j'existe
Je respire, c'est vrai !
Et tant que je résiste,
Alors, je survivrai !

A l'absence, au silence
Au vide qui m'étreint
Même si j'ai conscience
Que tout espoir est vain.

 Je ne manque à personne
C'est un triste constat
Qui pourtant ne m'étonne
En fait pas plus que ça.

30 mars 2025

Jouer avec les mots...

 Vous-est-il arrivé d'écrire un peu à contresens ?
Vous devriez essayer, c'est parfois drôle mais curieusement, cela peut s'avérer très poétique
Deux petits exemples  pour que vous compreniez l'idée.
Un ancien : 

Nocturne

Là-bas
Vers le clair d'ouest,
Se lève un vent de lune...
Gracieux
L'oiseau de chine
Dans l'encre de nuit,
S'envole. 
Sous l'édredon du logis,
La fée de plume
S'endort
Et dehors,
Dans le ciel s'allument
Les étoiles de sable
Du marchand d'or

20/01/2020
©A-M Lejeune

***


28 mars 2025

Quand j'écrivais pour Evy

 C'était son défi N ° 309 qui avait pour thème " Nos moments de bonheur "
 et 10 mots imposés : vent, glisser, obscurité, effacer, appeler, ligne, âme, endormir, instant, vol...
*
Nuit (23/03/2021)

Á pattes de velours, voici venir la nuit
Bientôt bêtes et gens se seront endormis.
Il suffit d’un instant pour que tout s’évanouisse
Sous le voile assombri que l’obscurité tisse.

Les ombres alentours, effacent le décor
Dans le ciel noir s’allument les étoiles d’or.
Les yeux au firmament, des rimes plein la tête,
Je sens se réveiller ma fibre de poète.

Que j’aime quand la lune apparaît à son tour
Opalescente fée en ses plus beaux atours !
J’aime la contempler, jamais je ne m’en lasse !
Au point d’en oublier souvent que le temps passe.

Nul besoin de dormir pour l’imagination
Et pour voyager loin, nul besoin d’un avion !
Déjà, j’ai pris mon vol sur la ligne du rêve
Vers le ciel étoilé, apaisée je m’élève…

Sur les ailes du vent, mon âme est un oiseau
Qui glisse doucement, dans l’espace, là-haut !
Rêver les yeux ouverts est ma pire faiblesse
Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.

Je le sais bien pourtant qu’il me faudra céder
Á ce corps qui me dit « Je veux me reposer »
Je sens que très bientôt, le poids de la fatigue
De mon esprit rebelle brisera la digue.

Á pattes de velours, s’est installée la nuit..
Complice elle m’appelle, vaincue je la suis.
Entre ses bras soyeux, enfin je m’abandonne
Aux moments de bonheur que le rêve me donne…

©A-M Lejeune

24 mars 2025

Croâ ! Coâ !

 Croâ ! Coâ !

- Croâ !
Dit le corbeau, allez grenouille,
Écarte toi de mon chemin !
- Coâ ?
De toi crois tu que j'ai la trouille ?
Répond hautain le batracien.
- C'est sûr ! Affirme le corbeau,
Tu en es vert et tu en crèves !
- Tu t'es trompé, je suis crapaud
Et peur de toi, moi ? Dans tes rêves !
- Crapaud, grenouille, tu n'es rien
Qu'une bien vilaine bestiole
Clouée au sol, triste destin,
Alors que moi tu vois, je vole !
- Ben justement, envole toi
Car ta présence m'indispose,
Sur ce chemin, je suis chez moi !
- Comment ? Tu m'envoies dans les roses !
- Ou les orties, comme tu veux !
- Et moi, je veux que tu te casses,
Hors de ma vue crapaud baveux !
Hurle l'oiseau qui en croasse, 
Ailes battant, colère au bec.
- Va donc te calmer dans la mare,
Je suis bien là, je reste au sec !
 Répond le crapaud qui se marre
En coassant à qui mieux mieux.
Qui sortira de la querelle
En grand vainqueur entre les deux ?
Hargneux corbeau, crapaud rebelle ?
Nul ne le sait ! Croâ ! Coâ !

©A-M Lejeune


 

13 mars 2025

Conlang ? Qu'est-ce ?

 

Qu'est-ce qu'une «Conlang» pour constructed language en anglais) ?

C'est une langue construite ou planifiée (ou idéolangue), parfois dénommée langue artificielle. Une conlang peut être créée par une ou plusieurs personnes dans un temps relativement bref, contrairement aux langues naturelles dont l'élaboration est en grande partie spontanée et sans plan d'ensemble. Il est donc parfois difficile de cloisonner les langues dans ces deux catégories. Généralement, on trouve une grande part d'arbitraire et d'exceptions dans les langues naturelles, ce qui est plus rare parmi les langues construites, puisqu'elles sont généralement consciemment faites pour être accessibles, et donc exemptes d'exceptions.

La conlang peur être une une langue de fiction

La création d'une langue imaginaire (comme celle d'une mythologie ou d'une histoire) permet de donner une profondeur à une civilisation. Plusieurs auteurs ont ainsi créé des langues pour les héros de leur œuvre (par exemple les langues elfiques de J. R. R. Tolkien qui avait appris l'espéranto, ou le klingon de Star Trek)

(Source :Wikipédia)

***

Pour les besoins d'un roman en cours  d'écriture depuis déjà pas mal de temps, j'ai créé ma propre conlang le dïbëlë. 
Ce langage  inventé, propre aux Duals, ne sera utilisé que dans ce roman Sa création prendra donc fin en même temps que l'écriture de leur histoire. Si jamais  j'arrive un jour à y mettre le point final.. 
Voici un poème écrit dans cette langue totalement issue de mon imagination. Il est signé de Lëewëelïn son auteur dans le monde étrange des Duals.

Dïbëlä

Kïn vëndë ëlë priündülë
Äl’ümayä ïkë ëdüpësë si, ëbä yë
Ëk'älä plëvanä ïkë ïnëdlë.

Kïn vëndë ël’ërëdek
Ël’ërë ïkë ïmkürfë, ëbä yë
Ëk'ëlë brovolek ïkë grëbë.

Kïn vëndë ëlë trivaldek
Ëlë brabek äfündëlen, ëbä yë
Ëk'ëlë trivalek ïkë lië dëlëmpilë.

Kïn vëndë ëlë nëbädek
Älä nëbä sïndëlenä, ëbä yë
Ëk' ëlë frëgül ïkë morüdë.

Yogü ëk'nigä,
Milüseyä ëk' fafaouchëkä
Ïnë mö ïdvënï.
Dïbëlä ëbä yë

Lëewëelïn

***

Traduction :

Duale


Quand vient le printemps,
Je suis la fleur qui s'épanouit
Et la pluie qui inonde.

Quand vient l'été,
Je suis le soleil qui réchauffe 
Et l'orage qui gronde.

Quand vient l'automne,
Je suis l'arbre flamboyant
Et le vent qui le dépouille. 

Quand vient l'hiver,
Je suis la neige étincelante
Et le froid qui tue.

Jour et nuit,
Douceur et sauvagerie
Vivent en moi.
Je suis duale.