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24 juillet 2025

L'Arbre à palabres


 Texte écrit pour un ami de plume avec lequel j'ai longtemps échangé, jusqu'à ce qu'un maudit crabe l'emporte. Il s'appelait Jean-Luc Bouton mais son nom de plume était Ysengrin 45. Sur son blog, il avait créé "l'Arbre à palabres" où ses amies et amis en écriture venaient déposer leurs textes.

Je ne t'oublie pas Ysengrin

***

Le réveil de Baobab

Baobab dormait depuis longtemps…Qu’avait-il besoin de rester éveillé ? Personne ne venait plus s’asseoir à l’ombre de son feuillage.
Autrefois, il y avait des lunes de cela, nombreux étaient ceux qui venaient palabrer sans fin sous ses branches. Mais ce temps-là paraissait révolu. Alors Baobab avait décidé de prendre du repos. Ou du moins, le silence alentours avait décidé pour lui. Et il s’était endormi.  Non pas bienheureux mais sur des tonnes de regrets et de mots perdus…

Baobab dormait depuis longtemps quand un souffle plus léger qu’une plume le réveilla. Un souffle poétique qui l’effleurait des racines au faîte… un souffle qui le caressait doucement, tout doucement, comme pour le saluer avant…Ô Dieux de ses ancêtres baobabs ! Pour le saluer avant de monter vers l’azur du ciel pour s’y diluer. Non ! Pas s’y diluer ! Plutôt s’y mêler à la brise tout là-haut !
Ce souffle-là, si particulier, il le reconnaissait. C’était celui du Poète-Griot dont le totem était… un loup. C’est ça, un loup, fier mais pas solitaire, oh non ! C’était lui dont la voix puissante savait rassembler les autres autour de lui, Baobab, l’Arbre à palabres.
Oui, ce souffle qui s’élevait c’était l’émanation de l’esprit immortel de son ami, le poète-conteur, qui rejoignait les étoiles. Et, s’éveillant tout de bon, il l’entendit qui lui disait :
- Eh Baobab, il n’est plus temps de dormir  vieille branche ! Je m’en vais mais je ne serai jamais loin de toi. J’ai laissé mes mots et transmis à ma sœur mon pouvoir de griot. Elle me comprenait. Elle comprendra ton utilité, cher Arbre à palabres ! Bientôt, oui, bientôt, se réuniront autour de toi les voix qui chantent, les voix qui pleurent, celles qui crient et tempêtent… Toutes les voix de mes amis ! Es tu prêt Baobab à les recueillir ces voix, à les écouter, à les rassembler en un seul et vibrant chant d’amitié, comme autrefois ?
- Oui, je suis prêt, répondit l’arbre majestueux en étirant son corps massif encore engourdi de sommeil. Je suis prêt ! Qu’ils viennent et racontent. Qu’ils me livrent leurs maux, leurs mots, leurs rêves… Merci Loup de m’avoir réveillé. Je me sens enfin revivre !
Et c’était vrai ! Tandis qu’il parlait, il sentait l’essence éternelle du Poète-Griot se fondre en lui, sans chagrin ni regrets, apaisé. Il la sentait couler joyeuse avec sa sève régénérée. Et son souffle un peu lourd d’Arbre profondément enfoncé dans la terre asséchée, s’élevait et dansait, là-haut, tout là-haut, dans le vent, avec celui aérien de son ami désormais si loin et pourtant si près de nous.
« Je suis Baobab. Je suis l’Arbre à palabres. Avec Patou, sœur d’Ysengrin le Loup, je vous attends. Venez vous asseoir à l’ombre de mon feuillage. Venez vider votre cœur. Venez raconter vos histoires folles ou sages, tristes ou gaies. Parlez ! Je vous écoute… Il vous écoute ! »

***
Sous ton arbre

Sous ton arbre à palabres je viens Ysengrin
Déposer mon fardeau lourd encor de chagrin
Mais aussi quelques fleurs à l’odeur enivrante
En hommage, poète, à ta verve charmante
Sous ton arbre l’ami, se partagent les maux
Tout autant que les rêves d’un monde plus beau
Où règneraient sans fin l’amour et la sagesse
Où ceux qui nous gouvernent tiendraient leurs promesses
Sous ton arbre le Loup, j’entends toujours ta voix
Tes rimes qui mettaient les femmes en émoi
Ah combien nous l’aimions ta poésie légère
Et ta grivoiserie devenue légendaire !
Sous ton arbre griot tu nous as rassemblés
Amoureux fou des mots, chantre de l’amitié.
Aujourd’hui une fée perpétue la légende
De ce fier Baobab que ton esprit transcende
Comment te remercier de nous avoir offert
La douceur de son ombre au milieu du désert
Sous ton arbre, Ysengrin, seule dans la nuit noire
Je t’écoute apaisée raconter tes histoires…

NB : Le blog de mon ami Ysengrin n'a jamais été fermé
Vous pouvez toujours lire ici :https://le-blog-d-ysengrin45.over-blog.com/

18 avril 2025

Silence


Silence...

 Je ne manque à personne
C'est un triste constat
Qui pourtant ne m'étonne
En fait pas plus que ça.

Dans ce monde factice,
Les amitiés se font
Plus vite que ne tisse
L'araignée au plafond !

Si sa toile est solide,
Peut-on en dire autant
De ces réseaux arides
Remplis de faux semblants ?

Quand on pose un silence,
Personne n'y répond.
Se dit-on que l'absence
A de bonnes raisons ?

Tu passes puis trépasses..
Bientôt tu ne seras
Même plus une trace,
Le temps t'effacera

Et les mots que tu lances
Au vent s'envoleront
Perdant de leur substance.
Qu'importe dans le fond.

Je suis là et j'existe
Je respire, c'est vrai !
Et tant que je résiste,
Alors, je survivrai !

A l'absence, au silence
Au vide qui m'étreint
Même si j'ai conscience
Que tout espoir est vain.

 Je ne manque à personne
C'est un triste constat
Qui pourtant ne m'étonne
En fait pas plus que ça.

30 mars 2025

Jouer avec les mots...

 Vous-est-il arrivé d'écrire un peu à contresens ?
Vous devriez essayer, c'est parfois drôle mais curieusement, cela peut s'avérer très poétique
Deux petits exemples  pour que vous compreniez l'idée.
Un ancien : 

Nocturne

Là-bas
Vers le clair d'ouest,
Se lève un vent de lune...
Gracieux
L'oiseau de chine
Dans l'encre de nuit,
S'envole. 
Sous l'édredon du logis,
La fée de plume
S'endort
Et dehors,
Dans le ciel s'allument
Les étoiles de sable
Du marchand d'or

20/01/2020
©A-M Lejeune

***


28 mars 2025

Quand j'écrivais pour Evy

 C'était son défi N ° 309 qui avait pour thème " Nos moments de bonheur "
 et 10 mots imposés : vent, glisser, obscurité, effacer, appeler, ligne, âme, endormir, instant, vol...
*
Nuit (23/03/2021)

Á pattes de velours, voici venir la nuit
Bientôt bêtes et gens se seront endormis.
Il suffit d’un instant pour que tout s’évanouisse
Sous le voile assombri que l’obscurité tisse.

Les ombres alentours, effacent le décor
Dans le ciel noir s’allument les étoiles d’or.
Les yeux au firmament, des rimes plein la tête,
Je sens se réveiller ma fibre de poète.

Que j’aime quand la lune apparaît à son tour
Opalescente fée en ses plus beaux atours !
J’aime la contempler, jamais je ne m’en lasse !
Au point d’en oublier souvent que le temps passe.

Nul besoin de dormir pour l’imagination
Et pour voyager loin, nul besoin d’un avion !
Déjà, j’ai pris mon vol sur la ligne du rêve
Vers le ciel étoilé, apaisée je m’élève…

Sur les ailes du vent, mon âme est un oiseau
Qui glisse doucement, dans l’espace, là-haut !
Rêver les yeux ouverts est ma pire faiblesse
Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.

Je le sais bien pourtant qu’il me faudra céder
Á ce corps qui me dit « Je veux me reposer »
Je sens que très bientôt, le poids de la fatigue
De mon esprit rebelle brisera la digue.

Á pattes de velours, s’est installée la nuit..
Complice elle m’appelle, vaincue je la suis.
Entre ses bras soyeux, enfin je m’abandonne
Aux moments de bonheur que le rêve me donne…

©A-M Lejeune

24 mars 2025

Croâ ! Coâ !

 Croâ ! Coâ !

- Croâ !
Dit le corbeau, allez grenouille,
Écarte toi de mon chemin !
- Coâ ?
De toi crois tu que j'ai la trouille ?
Répond hautain le batracien.
- C'est sûr ! Affirme le corbeau,
Tu en es vert et tu en crèves !
- Tu t'es trompé, je suis crapaud
Et peur de toi, moi ? Dans tes rêves !
- Crapaud, grenouille, tu n'es rien
Qu'une bien vilaine bestiole
Clouée au sol, triste destin,
Alors que moi tu vois, je vole !
- Ben justement, envole toi
Car ta présence m'indispose,
Sur ce chemin, je suis chez moi !
- Comment ? Tu m'envoies dans les roses !
- Ou les orties, comme tu veux !
- Et moi, je veux que tu te casses,
Hors de ma vue crapaud baveux !
Hurle l'oiseau qui en croasse, 
Ailes battant, colère au bec.
- Va donc te calmer dans la mare,
Je suis bien là, je reste au sec !
 Répond le crapaud qui se marre
En coassant à qui mieux mieux.
Qui sortira de la querelle
En grand vainqueur entre les deux ?
Hargneux corbeau, crapaud rebelle ?
Nul ne le sait ! Croâ ! Coâ !

©A-M Lejeune


 

13 mars 2025

Conlang ? Qu'est-ce ?

 

Qu'est-ce qu'une «Conlang» pour constructed language en anglais) ?

C'est une langue construite ou planifiée (ou idéolangue), parfois dénommée langue artificielle. Une conlang peut être créée par une ou plusieurs personnes dans un temps relativement bref, contrairement aux langues naturelles dont l'élaboration est en grande partie spontanée et sans plan d'ensemble. Il est donc parfois difficile de cloisonner les langues dans ces deux catégories. Généralement, on trouve une grande part d'arbitraire et d'exceptions dans les langues naturelles, ce qui est plus rare parmi les langues construites, puisqu'elles sont généralement consciemment faites pour être accessibles, et donc exemptes d'exceptions.

La conlang peur être une une langue de fiction

La création d'une langue imaginaire (comme celle d'une mythologie ou d'une histoire) permet de donner une profondeur à une civilisation. Plusieurs auteurs ont ainsi créé des langues pour les héros de leur œuvre (par exemple les langues elfiques de J. R. R. Tolkien qui avait appris l'espéranto, ou le klingon de Star Trek)

(Source :Wikipédia)

***

Pour les besoins d'un roman en cours  d'écriture depuis déjà pas mal de temps, j'ai créé ma propre conlang le dïbëlë. 
Ce langage  inventé, propre aux Duals, ne sera utilisé que dans ce roman Sa création prendra donc fin en même temps que l'écriture de leur histoire. Si jamais  j'arrive un jour à y mettre le point final.. 
Voici un poème écrit dans cette langue totalement issue de mon imagination. Il est signé de Lëewëelïn son auteur dans le monde étrange des Duals.

Dïbëlä

Kïn vëndë ëlë priündülë
Äl’ümayä ïkë ëdüpësë si, ëbä yë
Ëk'älä plëvanä ïkë ïnëdlë.

Kïn vëndë ël’ërëdek
Ël’ërë ïkë ïmkürfë, ëbä yë
Ëk'ëlë brovolek ïkë grëbë.

Kïn vëndë ëlë trivaldek
Ëlë brabek äfündëlen, ëbä yë
Ëk'ëlë trivalek ïkë lië dëlëmpilë.

Kïn vëndë ëlë nëbädek
Älä nëbä sïndëlenä, ëbä yë
Ëk' ëlë frëgül ïkë morüdë.

Yogü ëk'nigä,
Milüseyä ëk' fafaouchëkä
Ïnë mö ïdvënï.
Dïbëlä ëbä yë

Lëewëelïn

***

Traduction :

Duale


Quand vient le printemps,
Je suis la fleur qui s'épanouit
Et la pluie qui inonde.

Quand vient l'été,
Je suis le soleil qui réchauffe 
Et l'orage qui gronde.

Quand vient l'automne,
Je suis l'arbre flamboyant
Et le vent qui le dépouille. 

Quand vient l'hiver,
Je suis la neige étincelante
Et le froid qui tue.

Jour et nuit,
Douceur et sauvagerie
Vivent en moi.
Je suis duale.