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31 mars 2025

Défi N°305 pour les Crôqueurs de Môts

 

Ohé matelots ! Pour le défi N°305 des Croqueurs, c'est moi qui m'y colle !
Je vous propose de poursuivre, en vers ou en prose ce vers du poème de Verlaine :
"Il pleure dans mon cœur"

Je précise que bien que ce début paraisse mélancolique, il n'est pas obligatoire que votre texte  le soit. Humour et fantaisie sont permis.
Copie à rendre pour le lundi 7 avril bien sûr
A vos plumes !

24 mars 2025

Défi N°304 des Crôqueurs de Môts :D'art, d'art...



 
Proposé par Rose
Le rôle de l'art dans la société : est-il encore pertinent aujourd'hui pour vous ?
L'art comme moteur économique et culturel
Et vivre avec son temps
Évolution technologique et art numérique
*

D'art, d'art...
    Peinture, sculpture, écriture, cinéma, architecture, photographie, musique...Je n'en cite que quelques unes mais il existe tant de façons pour l'Être humain, d'exprimer sa créativité et son talent. Et autant de regards différents pour apprécier. Ou pas !
    L'une des premières formes de l'art est sans conteste la peinture pariétale s'il l'on en croit les traces laissées par nos ancêtres préhistoriques sur les parois de leurs grottes. La sculpture elle aussi, est née en ces temps reculés de l'aube de l'Humanité. De nombreux objets et statuettes témoignent de cet art primaire. C'était une façon pour les premiers habitants de notre planète, de transcrire et de partager ce qu'ils voyaient. Tout comme ils ont transcrit et partagé les sons qu'ils entendaient, d'abord vocalement puis en créant les tout premiers instruments de musique. Le chant  lui-même fut une incantation rituelle avant de devenir un art. Quant à  l'écriture qui préside à la création romanesque , elle aussi prend  ses racines dans le besoin de raconter ce qu'on a vécu. Pour arriver aux lettres qui composent mots et phrases, il y a eu des dessins et des signes gravés  d'une main parfois malhabile, d'abord sur la pierre, puis  sur  des supports de plus en plus perfectionnés.  Pour raconter l'histoire des Hommes, l'Art prenaient vie. et entamait sa longue évolution.
    Des Grottes de Lascaux ou de Chauvet à Léonard de Vinci, Michel Ange, Van Gogh, Picasso, Dali ou Mondrian, l'art pictural a évolué.
    De Phidias ou Praxitèle à Rude, Rodin, Maillol, César, Bartholdi, ou Niki de Saint Phalle, la sculpture a évolué.
    Avant la Tour Eiffel, le centre Pompidou ou les maisons construites en quelques jours avec des imprimantes 3 D géantes, il y a eu les pyramides égyptiennes ou mayas, le Pont du Gard, les arènes de Nîmes , Notre Dame, Versailles et j'en passe...
    Le Cinéma, qu'on appelle communément le Septième art a fait des bonds prodigieux depuis les frères Lumière. Du muet laborieux aux super productions en 3D et du noir et blanc au technicolor, il y a tout un monde de progrès. Et je ne parle pas de ces miracles technologiques que furent d'abord la radio, puis la télévision. Leur évolution est fulgurante !
    La technologie au service de l'art me paraît aussi incontournable qu'évidente. Elle a toujours révolutionné et révolutionnera toujours ce besoin inné qu'éprouve l'être humain de montrer ce qu'il sait faire. Aujourd'hui, c'est le numérique qui est le moteur de bien des créations, demain, nous inventerons d'autres moyens !
    Oui, l'art sous toutes ses formes évolue au fil du temps. Il a toujours fait partie intégrante de la société parce l'Homme a toujours eu le besoin de montrer cette part de lui même aussi unique pour chacun que les empreintes digitales. Montrer, transmettre et faire valoir ou fructifier si vous préférez ces dons q qui nous ont été octroyés est somme toute normal et naturel. 
    Un tableau posé retourné contre un mur, ne sert en rien à son auteur que ce soit humainement ou économiquement parlant. Pas plus que le manuscrit d'un roman ou la partition d'une œuvre musicale au fond d'un tiroir. 
    L'Art n'existe réellement que s'il est partagé et aujourd'hui, il l'est avec les technologies de notre époque. Il est même devenu possible de visiter virtuellement un musée ! On n'arrête pas le progrès !

Deus ex machina
Création numérique par une IA selon mes indications
Demande humaine mais création par une machine. 
Cela donne tout de même à réfléchir sur l'avenir de l'art !

10 mars 2025

Défi N°303 des Crôqueurs de Môts


Défi 303,proposé  par Durgalola...
Les jours rallongent, le mois de février n'est plus, et ce sera le printemps des poètes (du 14 au 31 mars) ; le thème est "volcanique" ; j'attends vos poèmes (toutes les formes permises, celles avec des vers, des acrostiches, sans, sous forme de texte également...). Possibilité d'éditer un poème volcanique d'un auteur aimé. Pour ceux qui préfèrent quelques mots pour pimenter votre texte, en voici quelques uns :
ardent - feu - Etna - rouge - lumière
***

Volcanique

Pour toi mon cœur, point de mystère
En éruption, tel un volcan
Est rouge et chaud, vive lumière,
Coulée de lave et feu ardent.

Je suis jalouse, je l'assume
Mais il te faut me pardonner
Si la colère me consume
Dès qu'une autre ose t'approcher.

Je sais que je suis tyrannique
Et que tu pourrais te lasser
D'un tempérament volcanique
Souvent trop prompt à exploser.

Je suis l'Etna, le Stromboli
Ou le Piton de la Fournaise,
En moi ces volcans réunis
Sans fin font rejaillir la braise..

©A-M Lejeune



 

24 février 2025

N°302-pour les Croqueurs de môts

*

N°302 proposé par Dimdamdom

Que vous souhaitiez écrire un message fictif, adresser un mot à un proche, ou même exprimer vos pensées à une personnalité politique ... tout est permis ! Laissez libre cours à votre imagination et à votre plume.

*

Coucou toi ! Où es tu passée ?
Ça fait bien longtemps que tu es partie maintenant ! Au fil des années, j'ai perdu ta trace et ça me peine parce que je t'aimais bien tu sais ! Je te garde en ma mémoire, petite fille blonde aux yeux bleus comme le ciel. .J'aimerais tant te retrouver et vivre encore ce temps où nous ne faisions qu'une. Partager avec toi notre aujourd'hui comme nous avons partagé nos hier. Partager tes rêves, tes espoirs, rire à toutes tes joies, pleurer à tous tes chagrins...
Avec toi je voudrais pouvoir encore jouer à la marelle et sauter, case après case, de la terre jusqu'au ciel. Avec toi, je voudrais pouvoir encore imaginer l'avenir et dire "Quand je serai grande..."
J'ai grandi et si je ne t'ai pas oubliée, je t'ai quand même perdue en route. Il m'arrive de penser que je pourrais te retrouver même si je sais que ce n'est qu'une illusion.
Un peu de toi subsiste en moi. Si je pars, partiras tu avec moi ?
Coucou toi ! Où es tu passée ?

©A-M Lejeune

10 février 2025

Défi N°301 des Croqueurs de môts

Le "Moulin" de mon enfance
*
Le lavoir communal

***
Pour Le N°301 des Croqueurs de Môts, Les Cabardouche à la barre proposent : 
Dans son livre intitulé "Je me souviens", l'écrivain Georges Perec relate 480 petits souvenirs de la vie quotidienne, tels qu'ils lui reviennent à l'esprit, tout en invitant le lecteur à continuer cet inventaire.
À la manière de G. Perec, faites l’inventaire de vos souvenirs d’enfance, tels qu’ils surgissent. 
NB : D'avance, je vous prie de bien vouloir excuser la longueur de mon texte. J'ai énormément de souvenirs. Il a suffi que j'écrive le premier pour qu'une foule d'autres remontent à la surface. Et encore me suis-je cantonnée à ceux qui remontent à l'époque de ma vie où nous vivions en Seine et Oise, jusqu'au décès de mon père en 1959.
***
Je me souviens de l'odeur du béret de papa quand j'étais perchée sur ses épaules.
Je me souviens de celle de la brillantine Forvil dans son petit flacon bleu.
Je me souviens de la voix cassée de maman quand elle chantait les chansons de Berthe Silva.
Je me souviens du feuilleton "La famille Duraton" à la radio. et du jeu "Quitte ou double" Nous écoutions en silence. La radio, c'était notre "télé" de l'époque.
Je me souviens de "Sur le banc", la chronique de Jeanne Sourza et Raymond Souplex.
Je me souviens de la lessive Sunil et du célèbre "Ça va bouillir" de Zappi Max.
Je me souviens que mon père n'aimait pas De Gaulle. Ma mère se contentait de dire comme lui.
Je me souviens de Limetz , le village où nous habitions dans le département qu'on appelait alors la Seine-et-Oise.
Je me souviens du "Moulin" où nous logions gratis comme toutes les familles des ouvriers de l'usine du village. Nous y étions les seuls français. Il y avait des italiens, des portugais, des algériens, des pieds noirs... Il y avait même un turc.
Je me souviens de mon premier couscous chez Pacha et Jeannette et des pâtes à l'italienne chez les Tondato, les parents d'Isabella, ma meilleure amie que tout le monde appelait Isabelle.
Je me souviens d'elle, ma copine, elle avait une super dinette dans laquelle nous faisions notre tambouille avec de l'herbe et de la boue.
Je me souviens des baignades dans l'Epte, l'été. Nous sautions dans l'eau de la barre d'étendage du lavoir. Les vaches venaient boire à la rivière et nous barbotions au milieu des bouses !
Je me souviens de la clique des pompiers du village où papa était grosse caisse et où mes frères jouaient du clairon. Je rêvais d'y devenir cantinière et je m'entraînais à marcher au pas.
Je me souviens de la première fois où j'ai vu la télé chez Raoul, un camarade d'usine de papa. Fascination totale de voir des gens en noir et blanc bouger et parler dans la petite boite.
Je me souviens de la distribution de pain béni à la messe du dimanche. Mon père se moquait. il disait qu'il gagnait assez bien sa vie pour nourrir sa famille sans l'aide du bon Dieu.
Je me souviens de ce jour où un rayon de soleil a frappé le tabernacle. En rentrant à la maison, j'ai dit à maman que j'avais vu Dieu.
Je me souviens du mois de Marie et de la récompense finale quand on avait bien tout suivi : un protège cahier de chez Alexi avec les tables de multiplications au dos. Alexi tenait l'un des deux cafés de Limetz. c'est chez lui que nous achetions nos bonbons à un centime, sortis d'un grand pot sur le comptoir.
Je me souviens de mon premier jour d'école. Je suis tombée dans un trou au milieu de la cour. Il y avait de travaux pour je ne sais plus quoi. C'est Olivette Dhermy, une "grande" qui m'a aidée à en sortir !
Je me souviens de ce qu'Olivette disait quand elle était en retard : "La tromilette de papa est tombée en panne".
Je me souviens de monsieur Picandet le directeur et de son épouse, et surtout de mademoiselle Jacques, mon institutrice que je vénérais.
Je me souviens d'une des fêtes de Noël de cette école durant laquelle sur scène, j'ai chanté "En passant par la Lorraine avec mes sabots" avec le costume ad hoc.
Je me souviens de la visite médicale dans une des classes. On passait en petite culotte devant l'infirmière. Tous les gamins avaient peur de la piqûre dans le dos.
Je me souviens des départs en Bretagne pour les grandes vacances. Nous partions avec Tonton Lucien, tante Simone, une sœur de maman et les cousins et cousines Pierre. Il nous fallait 2 compartiments dans le train. Il faut dire que nous étions nombreux ! Sept enfants de chaque côté plus les parents ! Une véritable expédition.
Je me souviens des roudoudous qu'on léchait jusqu'à s'en faire saigner la langue et des œufs durs pour tromper notre faim. Il était long le voyage des vacances. 
Je me souviens de la fois où pendant un arrêt à Paris, papa est allé acheter un paquet de gauloises. Il a fait semblant d'être en retard et a sauté dans le train qui démarrait. Maman était terrifiée ! Lui riait comme un fou !
Je me souviens de ces merveilleuses vacances à Kerhostin dans la presqu'île de Quiberon, chez notre grand-mère maternelle et notre tante Mimi. Avec les cousins de Bretagne, que d'aventures nous avons vécues.
Je me souviens du dernier soir, une année,  du  grand feu de joie sur la falaise, face à la mer. Nous avions fait un spectacle. Des gens du village et d'autres vacanciers étaient venus.  Nous avons chanté "Ce n'est qu'un aurevoir..."
Je me souviens de  l'épicière du principal "café épicerie" qui nous piquait les DH des carambars pour que son fiston gagne le ballon de foot.
Je me souviens des bals musettes du samedi soir, dans l'arrière salle de ce café épicerie. Maman mettait sa plus jolie, robe, papa son pantalon de costume et sa chemise blanche. Ils étaient si beaux tous les deux ! On dansait au son de l'accordéon. Et Papa essayait de m'apprendre à danser la valse. Parfois, on allait guincher dans les guinguettes au bord de l'eau à Giverny.
Je me souviens des séances de cinéma du jeudi dans cette même arrière-salle. Les films de cow-boy, les films de cape et d'épée..."La flèche brisée", "D'Artagnan", "Le capitaine Fracasse"... Là est née ma passion pour le septième art.
Je me souviens en particulier d'un film merveilleux : "L'enfant à la voix d'or", interprété par Joselito Jimenez. Et aussi d'un autre film avec lui : "Le petit colonel".
Je me souviens des acteurs qui me faisaient rêver: Victor Mature, Gary Cooper, Johnny Weissmuller, Jean Marais...
Je me souviens que j'ai appris à lire avec les "Nous deux" et les "Intimité" de maman, au grand dam de ma grand-mère paternelle.
Je me souviens des "Akim","Kit Carson" "Blek le Rock", " Tex le petit ranger"... Toutes ces petites BD que je piquais à mes frères.
Je me souviens de "Mickey" et de "Vaillant" que nous lisions à tour de rôle. Un jour j'ai lu terrifiée que la fin du monde allait avoir lieu dans trois cent milliards d'années. Avec ma copine Isabelle, nous pensions pouvoir y échapper en nous réfugiant sur les collines de Giverny.
Je me souviens du triporteur jaune du marchand de glace. Nous guettions le pouêt- pouêt de son klaxon. Parfois avec nos petites économies de "corvées", nous achetions une glace à trois boules.
Je me souviens des colères de papa quand nous faisions des boulettes avec la mie de pain.
Je me souviens que quand nous demandions "Qu'est-ce qu'on mange", il répondait :"Des briques à la sauce caillou".
Je me souviens que quand maman racontait ses rêves, il plaisantait en disant "Et moi j'ai rêvé que mon c... était une fontaine. Vous étiez des petits canards et vous nagiez dedans".
Je me souviens de notre île au milieu de l'Epte. Notre bande en défendait l'accès aux autres gosses du village. Pour avoir le droit d'y poser le pied, j'ai dû avaler un ver de terre tout cru ! Puis j'ai dû traverser en marchant sur le tronc d'arbre couché qui servait de pont ! La première fois, je suis tombée à l'eau ! Mes frères n'étaient pas fiers !
Je me souviens de tant de choses qu'il me faudrait comme à Perec, écrire un livre pour tout raconter avant de tout oublier. Il y en a de bonnes et belles mais aussi de très tristes comme la mort de Sylviane, une de nos petites sœurs à l'hôpital de Vernon. Elle allait avoir 4 ans.
Je me souviens surtout de ce voyage des pompiers dont notre mère est revenue seule. C'était en 59. Papa s'est noyé en baie de Somme cette année là. Et nous avons dû déménager puisque personne ne pouvait le remplacer à l'usine.
Je me souviens...Je me souviens souvent avec bonheur ! Parfois pourtant, je voudrais ne pas me souvenir. 

13 janvier 2025

Atelier N°299



N°299

Proposé par Marie Chevalier

Une réflexion sur une situation donnée et il faudrait que ces cinq mots y figurent : plaisir, joie, tendresse, film et gentillesse.

Il y a vingt ans, vous avez connu un(e) ami(e) et vous êtes tout de suite entendus. Vous êtes toujours en accord quend vous parlez des grands problèmes de société. Il(ou elle)sait tout de vous et réciproquement ;tous vos petits secrets mais nous ne vous êtes jamais rencontrés « en vrai ».

Comment ressentez-vous ou ressentiriez vous cette situation ? Dites-le nous!

Le Môt de Dômi !

... Il (ou elle) sait tout de vous et réciproquement ; tous vos petits secrets ...

ou pas 😀

*

Une vieille amitié


Vingt ans que nous nous connaissons et que nous échangeons nos points de vue et tout le reste. S'il y a entre nous de petits désaccords qui pimentent notre relation, nous nous entendons sur l'essentiel. Notre vision du Monde et de la société est sensiblement la même. Cela nous a  évité de nous fâcher durablement sur ces sujets épineux qui finissent trop souvent par semer la discorde entre les meilleurs amis. Quand je dis que nous nous connaissons depuis vingt ans, ce n'est pas tout à fait vrai puisque jusqu'à peu, nous ne nous étions jamais vus réellement..
Il a fallu un programme d'échange scolaire par correspondance pour que nous fassions connaissance et ce fut d'abord plus par obligation que par plaisir, il faut bien l'avouer ! Nous étions au lycée, toi au Québec, moi en France. 
La première année, celle de ma seconde, en dehors des consignes de nos profs, nous avons rempli notre devoir très studieusement, sans partager plus  que des banalités. Le dernier film vu, le dernier livre lu, nos hobbies respectifs, le sport et la randonnée pour toi, la musique et l'écriture pour moi...Tu m'as envoyé ta photo, je t'ai envoyé la mienne. Tu me trouvais mignonne, je te trouvais pas mal.
La deuxième année, de nous-même, nous avons poursuivi notre correspondance et approfondi nos sujets de conversation, évoquant nos joies, nos peines, nos déceptions ,nos craintes pour l'avenir, le nôtre et celui de la planète. Petit à petit, je découvrais ta gentillesse naturelle tandis que tu t'amusais de mon tempérament volcanique. Nous devenions des amis et nous acceptions de nous livrer  sans faux-semblants. Tu apprenais tout de moi, j'apprenais tout de toi. Nous partagions nos petits secrets, nous nous moquions gentiment de nos travers, nous  évoquions librement nos expériences amoureuses...
L'année de la terminale, la troisième de notre amitié encore bien jeune, nos échanges épistolaires furent empreints de beaucoup d'humour et d'auto dérision. Je me souviens comme nous avons ri de notre mutuelle évolution capillaire. Tu t'étais laissé poussé les cheveux à la mode Hippie et moi, je les avais complètement rasés !  Un acte de rébellion contre mes parents que j'ai très vite regretté. 
Ainsi a continué notre amitié contre vents et marées !  Au fil du temps,  nous sommes passés des lettres aux réseaux sociaux. Sans que j'y prenne vraiment garde, la tendresse que j'éprouvais pour toi s'est muée en amour. Je n'ai jamais jamais osé te le dire. Je ne ne voulais pas briser notre belle entente plus que cordiale. Vingt  ans de mensonge en fait !  Tu savais tout de moi et je croyais savoir tout de toi jusqu'à notre rencontre Dominique, quand j'ai découvert en me rendant chez toi au Québec, que tu étais une femme et que les photos que tu m'envoyais depuis toutes ces années, étaient celles de ton frère.

NB : Cette histoire est purement fictive

07 octobre 2024

Défi des croqueurs de mots N°294

 

N°294

Pour "Les croqueurs de môts" , proposé par Jeanne Fadosi

Illustrer à votre manière (prose, vers, dessins, images)un monde où le temps serait aboli.
(Celui de l'Histoire ou celui de la météo ou les deux)


Ô temps...

Assise en haut de la dune, Julia regardait les vagues lécher paresseusement la grève. Une brise légère et iodée courbait doucement les oyats. Quelques rares promeneurs arpentaient encore la plage abandonnée par les baigneurs. Des escadrilles de mouettes criardes survolaient les derniers bateaux de pêche. L'océan turquoise commençait à se teinter de rouge et d'or. Le soleil entamait sa descente à l'horizon. Julia ne se lassait pas de ce spectacle somptueux. Elle allait en contempler chaque minute, jusqu'à l'ultime instant, quand l'astre éteindrait ses derniers feux dans le flot miroitant. Tandis qu'elle laissait glisser une poignée de sable entre ses doigts, quelque chose l'interpella. Plusieurs même à dire vrai. Les promeneurs en contrebas, paraissaient figés dans leur marche tranquille. Là-bas, à la limite des vagues, le jogger avait été stoppé en plein élan. La paisible rumeur de la marée descendante s'était tue et le mouvement du ressac avait cessé, tout comme s'était tu le criaillement des mouettes arrêtées en plein vol. Le soleil flamboyant avait d'un seul coup interrompu sa course au ras des flots. Au loin, les bateaux qui rentraient au port, ne voguaient plus. A présent, dans le scintillement désormais figé de l'océan rougeoyant, leur sillage écumant semblait peint.. Sur la dune, le vent ne soulevait plus le sable dont les dernières envolées étaient comme suspendues dans l'air immobile. Les oyats ployés ne relevaient plus la tête. Même ses longs cheveux blonds dénoués, ne voletaient plus autour de son visage Le plus étrange était qu'entre ses doigts, les grains dorés ne s'écoulaient plus, bloqués entre sa main et le sol. Inquiète, elle tenta de se lever sans y parvenir. De la même stupéfiante façon que tout le reste autour d'elle, elle était figée dans le tableau d'un sublime soleil couchant. Prisonnière, condamnée à l'immobilité éternelle. Le temps s'était arrêté. Seul son cerveau fonctionnait encore à plein régime. Alors elle se souvint que juste avant que ne débute l'étrange phénomène, les vers d'un poème de Lamartine appris au collège, avaient résonné dans sa tête :"Ô temps, suspends ton vol ! Et vous, heures propices, suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! "
Vite, vite, retourner en arrière et effacer ces mots de son esprit avant que ses pensées elles aussi ne se figent !
Autour d'elle, le tableau s'anima, la vie reprit son cours et le temps sa course folle. Ouf ! Il était moins une !