Avez-vous
déjà tenté d'écrire un texte sans aucun verbe, pas même un
participe passé ou un participe présent !
Vraiment
aucun de chez aucun verbe !
Aimeriez-vous
essayer ?
Personnellement
je m'y suis déjà amusée ! Guère facile comme exercice mais un sacré défi à relever !
Voici
un exemple que vous avez peut-être déjà lu
Publié
le 19/12/2024
***
Exil
(un texte sans verbe)
Un
texte sans verbe ? Bon sang de bois quelle idée saugrenue ! Comme un
ni oui ni non quoi ! En somme, le piège absolu pour une tête en
l’air telle que moi ! À l’impossible nul…oupsssss ! Stop !
Bourde à l’horizon ! Juste à temps ! À mon front, la sueur
froide de l’angoisse : celle de l’échec à peine au début de la
tentative ! Bon ! Courage ma vieille ! Hauts les cœurs, haut la
plume ! La fuite ? Inenvisageable même face à un défi de cette
envergure.
PRIMO
: dépeçage de l’abominable décret.
Premier
point - d’exclamation assurément – le point noir pour un
écrivain : pas de verbe ! Aucun ! Interdiction sur toute la ligne !
Sur toutes les lignes en fait ! Adieu passé, présent, futur et
autres temps de la conjugaison française désormais interdits dans
ce monde imparfait ! Imparfait, oui, sans le verbe, cet idéal agent
de communication : riche, varié, expressif, vivant témoin de
l’incroyable richesse de notre langage… incontournable !
Eh
si justement, contournable cette fois ! Obligatoirement contournable.
Actif, passif, pronominal, transitif ou intransitif ? Pour tous le
même oukase : un terrible et inique bannissement de la page. L’hiver
blanc de l’exil sibérien pour des milliers de verbes innocents.
Bâillon oppressif sur leur bouche glacée. Muets les verbes, MUETS !
Quel inacceptable manquement à la liberté d’expression !
Droit
à la liberté conditionnelle ? Même pas ! Foutue intransigeance de
cette Loi, évidente invention d’un esprit particulièrement
retors. Aucun pardon de ma part pour ce foutu Machiavel pondeur de
défi irrelevable. Irrelevable ? Pas sûr mais bon …
Deuxième
point - d’interrogation celui-là – visa de circulation pour le
participe passé dans sa forme adjectivale ? Quesaco exactement ?
Après lecture attentive de l’explication et toujours dans le doute
au sujet de cette forme adjectivale singulière de notre brave et
pratique participe passé, voici ma réponse définitive : évitement
! De cette façon au moins, pas d’erreur possible, ouf !
Troisième
point- de désolation cette fois- Inconnu au bataillon linguistique ?
Tant pis ! La sacro sainte règle du nombre minimum de signes ! 2000,
rien que ça ! Encore des suées froides en perspective avec un
rébarbatif comptage à la clé ? Non tout de même ! Merci Microsoft
Word pour ton efficacité ! Pas toujours vrai mais là …
SECUNDO
: rédaction de l’improbable et difficile défi. Mais bon, normal
pour un défi ! Pour le coup, très court le secundo ! D’accord,
pas vraiment !
Check-list
: pas de verbes, OK ! Nombre de signes : OK ! Pas de fautes ?
Relecture minutieuse…quelques minutes d’attention soutenue…Points
de suspension nécessaires ! Important l’orthographe ! Pas de
fautes : OK !
TERTIO
: publication imminente de l’exercice facétieux, euh…fastidieux,
toutes mes excuses pour ce jeu de mots approximatif !
QUARTO
enfin : une dernière question, à quand un texte cent verbes ?
Mais
pour l’heure, quelques signes supplémentaires d’indignation pour
ces pauvres interdits de séjour : liberté, liberté, liberté !
***
En
voici un deuxième que j'avais posté sur mon blog Ekla
Balade
nocturne
Cheminement
tranquille sous la lune, l’astre sans voile, ma muse, mon amie. Mon
pas sûr et serein en dépit de la nuit. Douceur estivale de la
balade sur le sentier un peu cahoteux sous mes pieds. Rien de
mystérieux, rien de mauvais dans l’ombre. Ni fantômes sous leurs
blancs linceuls, ni monstres cruels, ni sorcières au rire
démoniaque. Juste la plaine sous les rayons opales de Séléné et
de chaque coté du chemin, les hautes silhouettes protectrices des
arbres, mes amis de toujours.
Là-bas,
comme un phare dans l’obscurité, le clocher séculaire de la
petite église de mon enfance. Et puis, à la lisière du village,
mon rocher, mon île, mon nid de tendresse, ma maison-lumière.
Battements
paisibles de mon cœur débordant d’amour pour les habitants de ma
chaumière. Mon mari si compréhensif pour le besoin récurrent d’un
peu de solitude, de sa rêveuse invétérée. Mes deux enfants
sûrement déjà à bord de leur vaisseau des songes à cette heure
tardive. Ô mon havre de tendresse ! Ma vie sans vous ? Impensable,
impossible ! Un désert aride ! Soudain, une racine traîtresse ou
une ornière facétieuse…
Chute
brutale en avant ! Le bruit de mon crâne sur une pierre ! Quel choc
! Perte de conscience miséricordieuse !
Combien
de temps ? Réveil pénible, froid intense...Le goût du sang dans
la bouche…
Mal
à la tête, au cœur…Le vacarme d’un millier de cloches dans ma
boîte crânienne douloureuse. Ma vue ? Très trouble ! Plus de force
! Énergie zéro ! Dans quelques minutes, quelques secondes même,
une nouvelle perte de conscience, fatale cette fois !
Pourquoi
cette affreuse certitude ? Bien plus qu’une intuition, un
diagnostique probable : fracture du crâne ou à tout le moins,
sévère traumatisme. Et le pire sans un secours urgent, la mort, là,
seule, dans la nuit, sur le chemin, sous le regard moqueur de la lune
!
Inquiétude
de mon mari ? Que nenni ! Pas avant deux bonnes heures. En cause, sa
parfaite connaissance de mes habitudes lors de mes périodes
dépressives. Après le repas du soir et les bisous aux enfants dans
leur lit, longue promenade nocturne en solitaire ! Évacuation du
stress puis retour tranquille auprès de l’époux indulgent !
Pas
cette fois…pas cette fois… Dernière pensée cohérente avant
l’évanouissement, le coma, la fin !
L’appel
des ombres de l’au-delà…Le fameux tunnel de lumière…Non, non,
non ! Refus total, désespéré.
Une
voix près de mon oreille, douce, tendre, implorante.
«
Chérie, chérie…»
Une
main sur la mienne. La chaleur bienfaisante d’une couverture sur
mon corps…Un masque à oxygène sur mon nez, des tuyaux… Un
balancement bizarre. Le bruit d’un moteur… Le hurlement
merveilleux d’une sirène. Ambulance… Hôpital.
-
Les…les enfants…
Ma
voix, un croassement…
-
Chez ma mère. Chut mon amour, pas d’inquiétude !
Merci,
merci, merci !
Une
certitude, désormais plus de balade nocturne en solitaire, même
sous la clarté de la pleine lune !
©A-M
Lejeune
***
Commentaires
An'Maï a
ajouté un commentaire - 19 déc. 2024
J'ai
lu, aimé, applaudi !
Chapeau m'dame JB !
*
Claudie
la picarde a ajouté un commentaire - 19 déc. 2024
Je ne
vais pas tenter l'aventure, ça doit prendre beaucoup de temps.
Bon
week-end.
*
jill
bill a ajouté un commentaire -19 déc. 2024
Alors,
je viens de le relever, programmé à 6h ce jeudi ,-) amitiés, JB
*
jill
bill a ajouté un commentaire - 19 déc. 2024
Non,
jamais encore, sans une certaine voyelle, oui, des pondeurs de défis
du genre, sourire, des tordus, ah ma foi, mais l'exercice ici "veau"
bien un dix ;-) amitiés, JB
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