15 mars 2025

Liste 98 -Une participation bis

Portrait, mutation, connecté, contrainte, souffle, endosser, urgence, accepter, explorer, enjeux 

Retour à la case départ ? 

Et voilà ! Je me suis fait refaire le portrait ! Une mutation si totale que vous aurez peine à me reconnaître. Peut-être même en aurez vous le souffle coupé. Vous explorerez mes nouveaux traits pour essayer d'y retrouver l'ancien moi mais il vous faudra bien finir par m'accepter telle que je suis redevenue. Les enjeux de la célébrité m'avait contrainte à endosser l'apparence d'une personne qu'en réalité, je ne suis pas. Je n'étais plus connectée avec mon moi profond. Il y avait urgence à ce que je me retrouve avant de me perdre complètement. Désormais, quand je me regarde dans un miroir, je reconnais celle que j'étais avant de passer par la chirurgie esthétique pour coller aux critères de la mode. 
«Elle est folle !» Direz vous. Peu m'importe, je suis moi ! Le bistouri avait fait de moi une BB au temps de sa gloire, je suis redevenue une Alice Sapritch et ça me va !

Zut ! Ce n'était qu'un rêve ! En me réveillant, j'ai filé me regarder dans la glace et j'ai vu BB ! Aucun retour possible à la case départ !

Liste 99

Liste personnelle

Particularité, lancement, témoigner, mode d'emploi, drôle, embrasser, purgatoire, carrefour, odyssée, guignols

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"Les arnaqueurs" Chez Ghislaine
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    "Pauvre guignol" Chez François 
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"Rosalinde" Chez moi
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"Tant que..." Chez Jill Bill
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'L'odyssée de la vie" Chez Annick Lotus
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"Guignol" Chez Emma
         




 

14 mars 2025

Valse des mots N°10 de Nanou

 

Valse des mots N°10

Nager – femme – savoir - intelligent - sérénité - espace – énergie - lire - optimisme – pourtant.

La revanche de Fédora

Fédora nage dans le bonheur et la sérénité. En redonnant sa forme humaine à l'homme qu'elle aime, elle est redevenue une femme comme les autres. Amoureuse, optimisme, pleine d'une inépuisable énergie. Une fois de plus, son savoir et son pouvoir de sorcière bénéfique, ont fait des merveilles. Il lui suffit pourtant de fermer les yeux l'espace d'un instant, pour revoir le regard intelligent d'un adorable toutou levé vers elle, rempli d'amour,  de confiance et d'espoir. Rodolphe, son Rodolphe bien aimé transformé en chien par sa pire ennemie. Elle n'oubliera jamais la haine intense qu'elle a pu lire dans les yeux de la sorcière noire qui leur a fait tant de mal, juste avant que par un sort ultime, elle ne la métamorphose en crapaud. Désormais, elle ne peut plus entendre un croassement sans penser à cette horrible et malfaisante créature. 

«J'aurais dû.." Se dit-elle parfois. Mais non, impossible ! Une sorcière bénéfique ne peut tuer sans risquer de devenir à son tour une sorcière noire !

La punition est assez lourde comme ça ! Tabita ne jettera plus de mauvais sorts ! Crapaud elle est, crapaud elle restera jusqu'à la fin de ses jours.

-Crôaaaaa ?

Prologue du roman : Les Duals

 L'étrange poème que j'ai partagé avec vous hier, fais partie du prologue des Duals que j'ai commencé à rédiger en 2017 et que je crains de na jamais terminer.

***

« Fafaouchë ëbë ëlë dïbëlë,fafaouchï ëboï neï. Nüp münlïeï ëbenï ïlï dibëleï,nüp münliä ëbä yë. Fafaouchä ëkë ëlë trivalek, ëkë ëlë brovolek. Rögä ëkë älä rögädükä. Übränä ëkë älä bräbökä. Fafaouchä ëbä yë. Dïbëlä ëbä yë. Nivor sünraï fafaouchëkä kümä yë. Nivor maoum sïrä kümä yë. Man’dek ë’ Yëowl alä vïdikä dïbak dëbä. Antë mordankä yë. Antë cüneë münlië ïmtörë Yëowl.Plörëmë moë amkë. Plörëmä yë. Kin ïmvendrë Yëowl,nivor öcraëa ëbrä yë. Prïdmë ! Ü ! Prïdmë Yëowl ! Maoumä tö yë… »

Les mots résonnent comme une mélopée dans la cabane sombre à peine éclairée par l’âtre rougeoyant.
Une femme presque aussi vieille que le chêne qui domine la pauvre masure est assise près de la cheminée. Les mains tendues paumes en bas vers les flammes elle récite la mystérieuse incantation en se balançant d’avant en arrière. Dans son œil bleu, le droit, brille une larme, D’un doigt furtif, comme prise en faute, elle l’essuie avant qu’elle ne se fraie un chemin dans les rides profondes de sa joue parcheminée. Dans l’œil gauche qui est aussi noir qu’un ciel les soirs d’orage, c’est la colère qui brille comme si elle se reprochait sa sensiblerie.
Au-dessus du feu crépitant, ses mains tremblent.
Elle a entendu les pas légers de l’enfant. Avant même qu’il n’ait prononcé le moindre mot, elle sait ce qu’il va dire. Elle entend les questions qu’il n’a pas encore posées.
Entre ses lèvres desséchées, les mots ne sont plus qu’un murmure ténu :
- Fafaouchä ëbä yë... Dïbëlä ëbä yë… alä vïdikä… Antë mordankä yë. Kin ïmvendrë Yëowl,nivor öcraëa ëbrä yë.
-Mä Kaë, pourquoi tu dis que je dois revenir ? Je ne suis pas parti ! Et pourquoi tu dis que tu vas mourir ? Dis Mä Kaë, tu ne vas pas mourir hein ? Tu n’es pas malade…
Il a utilisé le langage ancien...Mä Kaë. Elle savoure la douce sonorité de ces mots tendres dans la bouche enfantine. Grand-mère… Grand’ Ma comme il dit le plus souvent. Elle aime cet enfant bien plus qu’elle n’a jamais aimé quiconque au cours de sa trop longue existence.
Trop longue oui ! Pourtant il lui reste du chemin à parcourir avant de remettre son âme aux mânes de ses ancêtres. Long et douloureux puisqu’il passe par une terrible vérité. Il n’a pas tout compris car elle a utilisé le langage ancien-ancien. Elle est la seule à l’utiliser encore dans ses incantations. Non, il n’a pas tout compris…
Demain, il va falloir lui dire…
- Viens sur mes genoux moë sokülük que je te raconte une belle histoire.
L’enfant ne se fait pas prier. S’entendre appelé « mon trésor » par cette voix rocailleuse qui gronde si souvent les autres gamins, le fait chavirer. Il se sent si bien contre le cœur de la vieille femme. L’odeur de son châle de laine imprégnée de celle du bois qui brûle dans l’âtre le rassure.
-Maoumä yek tuyo Yëowl… Maoumä yek tuyo…Lui murmure-t-elle tandis qu’il se blottit contre son giron.
-Moi aussi je t’aime Grand’Ma
«Man’dek …Demain… » Se dit-elle. Et la goutte salée qu’elle tentait encore de retenir s’échappe malgré elle de la paupière rageusement serrée. Doucement, elle glisse et va se perdre dans les sillons de sa joue….


13 mars 2025

Conlang ? Qu'est-ce ?

 

Qu'est-ce qu'une «Conlang» pour constructed language en anglais) ?

C'est une langue construite ou planifiée (ou idéolangue), parfois dénommée langue artificielle. Une conlang peut être créée par une ou plusieurs personnes dans un temps relativement bref, contrairement aux langues naturelles dont l'élaboration est en grande partie spontanée et sans plan d'ensemble. Il est donc parfois difficile de cloisonner les langues dans ces deux catégories. Généralement, on trouve une grande part d'arbitraire et d'exceptions dans les langues naturelles, ce qui est plus rare parmi les langues construites, puisqu'elles sont généralement consciemment faites pour être accessibles, et donc exemptes d'exceptions.

La conlang peur être une une langue de fiction

La création d'une langue imaginaire (comme celle d'une mythologie ou d'une histoire) permet de donner une profondeur à une civilisation. Plusieurs auteurs ont ainsi créé des langues pour les héros de leur œuvre (par exemple les langues elfiques de J. R. R. Tolkien qui avait appris l'espéranto, ou le klingon de Star Trek)

(Source :Wikipédia)

***

Pour les besoins d'un roman en cours  d'écriture depuis déjà pas mal de temps, j'ai créé ma propre conlang le dïbëlë. 
Ce langage  inventé, propre aux Duals, ne sera utilisé que dans ce roman Sa création prendra donc fin en même temps que l'écriture de leur histoire. Si jamais  j'arrive un jour à y mettre le point final.. 
Voici un poème écrit dans cette langue totalement issue de mon imagination. Il est signé de Lëewëelïn son auteur dans le monde étrange des Duals.

Dïbëlä

Kïn vëndë ëlë priündülë
Äl’ümayä ïkë ëdüpësë si, ëbä yë
Ëk'älä plëvanä ïkë ïnëdlë.

Kïn vëndë ël’ërëdek
Ël’ërë ïkë ïmkürfë, ëbä yë
Ëk'ëlë brovolek ïkë grëbë.

Kïn vëndë ëlë trivaldek
Ëlë brabek äfündëlen, ëbä yë
Ëk'ëlë trivalek ïkë lië dëlëmpilë.

Kïn vëndë ëlë nëbädek
Älä nëbä sïndëlenä, ëbä yë
Ëk' ëlë frëgül ïkë morüdë.

Yogü ëk'nigä,
Milüseyä ëk' fafaouchëkä
Ïnë mö ïdvënï.
Dïbëlä ëbä yë

Lëewëelïn

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Traduction :

Duale


Quand vient le printemps,
Je suis la fleur qui s'épanouit
Et la pluie qui inonde.

Quand vient l'été,
Je suis le soleil qui réchauffe 
Et l'orage qui gronde.

Quand vient l'automne,
Je suis l'arbre flamboyant
Et le vent qui le dépouille. 

Quand vient l'hiver,
Je suis la neige étincelante
Et le froid qui tue.

Jour et nuit,
Douceur et sauvagerie
Vivent en moi.
Je suis duale.

10 mars 2025

Atelier création de Séverine N°90


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Défi N°303 des Crôqueurs de Môts


Défi 303,proposé  par Durgalola...
Les jours rallongent, le mois de février n'est plus, et ce sera le printemps des poètes (du 14 au 31 mars) ; le thème est "volcanique" ; j'attends vos poèmes (toutes les formes permises, celles avec des vers, des acrostiches, sans, sous forme de texte également...). Possibilité d'éditer un poème volcanique d'un auteur aimé. Pour ceux qui préfèrent quelques mots pour pimenter votre texte, en voici quelques uns :
ardent - feu - Etna - rouge - lumière
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Volcanique

Pour toi mon cœur, point de mystère
En éruption, tel un volcan
Est rouge et chaud, vive lumière,
Coulée de lave et feu ardent.

Je suis jalouse, je l'assume
Mais il te faut me pardonner
Si la colère me consume
Dès qu'une autre ose t'approcher.

Je sais que je suis tyrannique
Et que tu pourrais te lasser
D'un tempérament volcanique
Souvent trop prompt à exploser.

Je suis l'Etna, le Stromboli
Ou le Piton de la Fournaise,
En moi ces volcans réunis
Sans fin font rejaillir la braise..

©A-M Lejeune



 

08 mars 2025

Evolution de la langue française

Hier en me baladant avec mon mari non loin du canal de la Somme, nous avons évoqué ensemble la construction des grands canaux en France et  - merci Wikipédia - mon cher et tendre est tombé sur une lettre écrite par un certain Pierre-Paul Riquet à Colbert, concernant la construction du canal du Midi. 
Un joyau de la vieille langue française que voici :  


Lettre de P.-P. Riquet à Colbert, en date du 15 novembre 1662, par le secrétaire de Riquet.
Photographie de la lettre, Archives du canal, Toulouse.

« Monseigneur,

Je vous escrivis de Perpinian le XXVIII du mois dernier au subject de la ferme des gabelles du Rouissillhon et aujourd’huy je fais mesme chose de ce village, mais sur un subject bien esloigné de cette matière là. C’est sur celle du dessein d’un canal qui pourroit se faire dans cette province du Languedoc pour la communication des deux mers Océane et Méditerranée, vous vous estonnerés Monseigneur que j’entreprenne de vous parler d’une chose qu’apparemment je ne cognois pas et qu’un homme de gabelle se mesle de nivellage…
Mais vous excuserez mon entreprise lors que vous saurés que c’est de l’ordre de monseigneur l’archevesque de Tolose que je vous écris. Il y a quelque temps que ledit seigneur me fit l’honneur de venir en ce lieu, soit à cause que je luy suis voisin et omager ou pour savoir de moi les moyens de fere ce canal, car il avoit ouy dire que j’en avoit faict une estude particulière, je luy dis ce que j’en savois et luy promis de l’aller voir à Castres à mon retour de Perpinian, et de le mener sur les lieux pour lui en fere voir la possibilité.
Je l’ay fait, et ledit seigneur en compagnie de Monsieur l’évesque de Saint-papoul et de plusieurs autres personnes de condition a esté visiter toutes choses qui s’estant trouvées comme je les avois dites, ledit seigneur archevesque m’a chargé d’en dresser une rellation et de vous l’envoyer, elle est icy incluse mais en assez mauvais ordre, car, n’entendant ni grec ni latin et à peyne sachant parler françois, il ne m’est possible que je m’explique sans bégayer ; aussi ce que j’entreprens est par ordre et pour obéyr et non pas de mon mouvement propre.
Touttesfoix Monseigneur s’il vous plaic de vous donner la peine de lire ma rellation vous jugerés qu’il est vray que ce canal est faisable, qu’il est à la vérité difficille à cauze du coust mais que regardant le bien qui doibt en arriver l’on doibt fere peu de concidération de la despence. Le feu roy henry quatriesme ayeul de notre Monarque désira passionnement de fere cet ouvrage, feu Monsieur le Cardinal de Joyeuse avoit commansé d’y fere travailler et feu Monsieur le Cardinal de Richelieu en souhaitoit l’achèvement, l’histoire de France, le recueil des œuvres dudit Cardinal de Joyeuse et plusieurs autres éscrits justiffient cette vérité ; mais jusques à ce jour l’on n’avoit pas pansé aux rivières propres à servir ni sceu trouver de routtes aizées pour ce canal, car celles qu’on s’estoit alors imaginées estoient avec des obstacles insurmontables de rétrogradation de rivières et de machines pour élever les eaux.
Aussi je crois que ces difficultés ont tousjours cauzés le dégoût et recullé l’exécution de l’ouvrage mais aujourd’huy Monseigneur, qu’on trouve de routtes aizées et de rivières quy peuvent estre facillement destournées de leur anciens lits et conduites dans ce nouveau canal par pente naturelle et de leur propre inclination, touttes difficultés cesent, excepté celle de trouver un fond pour servir aux frais du travail.
Vous avez pour cela mille moyens Monseigneur, et je vous en présente encore deux dans un mien memoire cy-joint afin de vous porter plus de considérer que la facilité et l’assurance de cette nouvelle navigation fera que les destroits de Gilbratar cessera d’estre un passage absolument nécessaire, que les revenus du Roy d’Espaigne à Cadix en seroit diminués et que ceux de notre Roy augmanteront d’aultant sur les fermes des entrées et sorties des marchandises en ce royaume, oultre les droicts qui se prendront sur ledit canal qui monteront à des sommes immenses, et que les subjects de sa Majesté en general proffiteront de mille nouveaux commerces et tireront de grands avantages de cette navigation, que sy j’aprans que ce dessein vous doibve plaire je vous l’envoyeré avec le nombre des ecluses qu’il conviendra fere et un calcul exact des toises dudit canal, soit en longueur soit en largeur. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_du_Midi

06 mars 2025

Un conte pour rêver...


 La dernière fée
Au cœur le plus profond de la forêt, non loin  du petit village de Trégadec, vit en solitaire, la dernière fée du monde. Son nom, imprononçable pour un humain peut se traduire à peu près ainsi : Lleweelin. Plus aucun bois, aucune forêt nulle-part sur la planète n’abrite la moindre magie. Fées, lutins, trolls, elfes, gnomes, farfadets, licornes et autres membres du peuple féérique, ont tous fini par déserter les uns après les autres, ces lieux jadis si propices à leur existence ! Même la légendaire Brocéliande n’est désormais plus qu’une forêt comme les autres, seulement habitée par les hôtes habituels des sous-bois : oiseaux, cerfs et biches, sangliers... Des hôtes discrets et craintifs  généralement invisibles aux yeux des promeneurs. Nos frères animaux que l’on dit « sauvages » ont tendance à fuir les Humains, sûrement parce que pour eux, c’est nous qui sommes des sauvages !
Pour en revenir à la magie ancestrale, seule la forêt de Trégadec en abrite donc encore une  minuscule étincelle plus très loin de s’éteindre ! Et pour cause ! Car vous le savez bien, pour que vive la magie, il faut y croire ! Or, à Trégadec comme ailleurs la Technologie est reine ! Une souveraine froide,  impitoyable. Sans âme ! Le petit hameau oublié, perdu au fin fond de la Bretagne a  longtemps échappé à sa tyrannie, protégé qu’il était par les enchantements tissés par le peuple féérique caché dans sa forêt.  Des enchantements puissants, renforcés par l’imagination fertile de la plupart des enfants et par celle de certains adultes, férus de contes et de belles histoires qu’ils se plaisaient à raconter aux bambins pour les endormir.
Puis le progrès a fait son apparition.
D’abord, c’est la route qui est  venue jusqu’à Trégadec. Une belle route carrossable, bien loin du chemin plein d’ornières qu’il fallait emprunter auparavant pour y venir des autres villages ! Et cela sembla bel bon aux villageois, de ne plus avoir l’impression d’être isolés du arrivées les inventions de la grande cité. Les tracteurs  ont remplacé  bœufs et chevaux dans les champs. Les voitures ont remplacé les charrettes, les vélos et les pieds. L’eau courante  a remplacé les puits mais surtout, il y a  eu  de moins en moins de balades au cœur de la forêt pour aller boire l’eau de la source magique censée protéger de mille maux et favoriser la fécondité !
« Seulement censée ! Mais c’était vrai, dit Lleweelin puisqu’ils y croyaient »
Puis l’Électricité, l’arme la plus pernicieuse de la reine Technologie, est entrée dans tous les foyers ! Là encore,  cela a paru  merveilleux aux habitants de Trégadec ! Fini les bougies et autres lampes à huile pour s’éclairer ! Il leur suffisait désormais d’appuyer sur un interrupteur pour avoir de la lumière ! Magique ! Et ce n’était que le début ! L’invasion des braves soldats de sa majesté Technologie  allait se poursuivre jusqu’à la disparition totale de l’ancien mode de vie. S’installèrent en despotes dans les maisons, réfrigérateurs, lave-linge, lave-vaisselle, aspirateurs et autres petits robots ménagers pour simplifier la vie. Puis vinrent le téléphone,  la radio, la télévision, plus tyranniques encore… Adieu les veillées entre amis les beaux soirs d’été, les promenades du dimanche dans la forêt enchantée. On n’allait plus au muguet ou aux violettes le printemps venu ! C’était plus facile de se rendre en ville pour en acheter ! On n’en était pas encore aux loisirs programmés, clefs en main, mais on allait bientôt y arriver !
Les seuls qui résistaient encore à la despotique reine, étaient les anciens, fermement attachés aux  « bonnes vieilles méthodes et valeurs » comme ils s’entêtaient à le répéter !
« Indécrottables ! » Se moquaient les plus jeunes.
Et il y avait les enfants. Leur belle imagination, leurs jeux, leurs rêves d’aventures extraordinaires…Tout cela, nourri par les livres et par les histoires fabuleuses que leur contaient leurs grands-parents, en faisait les meilleurs résistants et du même coup,  des alliés de poids pour le peuple féérique de la forêt de Trégadec. Mais les derniers indécrottables  ont fini par disparaître et les enfants ont grandi en même temps que le progrès gagnait du terrain  dans le village ! Le coup de grâce a été porté par le développement brutal de l’informatique : consoles de jeux,  ordinateurs, réseau internet, tablettes, smartphones high-tech…Plus de temps pour les livres et les belles histoires. Plus de temps pour les jeux d’aventure, les cabanes dans le bois. Plus de place pour les rêves et l’imaginaire. Plus de place pour les contes !
Plus de place pour les fées…
Voilà pourquoi dans la forêt, la magie s’est peu à peu éteinte ! Voilà pourquoi Il n’y  reste plus qu’une fée, vieille, triste, désespérée. Presque moribonde.Mais pas encore disparue, non pas encore ! Pourquoi ? Me demanderez-vous peut-être. Oui pourquoi ? Parce que  qu’à Trégadec, une fillette plus curieuse que les autres gamins du village,  vient de retrouver un vieux livre de contes au fond d’une malle. Elle a soufflé sur la poussière qui le recouvrait et  l’a ouvert…
C’est un bel après- midi de mai. La forêt embaume. Assise sur une souche moussue, le livre ouvert sur les genoux, Maiwenn rêvasse, les yeux mi-clos. L’histoire qu’elle vient de lire l’a transportée dans un autre monde. Un monde féérique !  Autour d’elle, la clairière se réveille. Toute la forêt se réveille. Les oiseaux chantent à tue-tête. Un cerf majestueux, une gracieuse biche et un adorable faon s’approchent d’elle sans aucune crainte.Soudain, une douce présence la tire de sa torpeur bienheureuse. Une voix chantante comme la source magique où elle a bu tout à l’heure, chuchote à son oreille :
-Bonjour Maïwenn !
Elle ouvre les yeux. Devant elle se  tient  une  merveilleuse et extraordinaire créature. Aussi belle que la fée de son livre. Plus même ! Et vivante ! Aussi vivante que le grand cerf qui la regarde avec affection, elle en jurerait. Comme la regardent la biche et le faon. Aussi vivante que les oiseaux qui piaillent joyeusement dans les branches. Aussi vivante que les arbres verdoyants de ce  jour de printemps !
-Ohhhh ! Fait-elle, les yeux écarquillés en découvrant l’incroyable spectacle qui se déroule juste derrière la jolie dame. Une fée comme celle de son livre, assurément !
-Oui, je  le suis ! On m’appelle Lleweelin. Lui répond la jolie dame alors qu’elle n’a même pas posé sa question. Et ce que tu vois là, c’est tout le peuple féérique de la forêt de Trégadec que tu viens de réveiller. Merci Maïwenn !
Enfants du monde et vous aussi les grands, sachez que la magie ne s’éteindra pas tant qu’un seul d’entre vous continuera à y croire.

©A-M Lejeune
Ecrit le 3-06-2018 pour un défi d'Evy
NB : J'ai inventé Trégadec. Et pour le reste...


 

04 mars 2025

Mon ressenti pour l'image N°45

-Au pays des rêves
Vole  léger le ballon
De mes souvenirs-
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-Un souffle de vent
Et voilà que je m'envole
Vers ma folle enfance-
*
-Souffler n'est pas jouer
Notre jeunesse envolée
Ne revient jamais-
*
-Je voudrais pouvoir
A deux mains te retenir
Enfance envolée-

Ateliers créations de Séverine N°89


Avec des cadres personnels
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