01 mars 2025

Ma liste 98

 


Être humain aujourd'hui


Si les enjeux des sociologues étaient de dresser le portrait de l'‘être humain’ d'aujourd'hui, force leur serait d'accepter de regarder en face une réalité inquiétante. En pleine mutation, il est hyper connecté et passe plus de temps à explorer les univers artificiels ou à surfer sur la vague des réseaux sociaux, qu'à sortir et à s'enivrer du souffle de la brise sur sa peau. Sentir une fleur, guetter le retour des hirondelles, goûter la pomme ramassée au pied du pommier, aller par les bois et les champs faire provision de noix ou de noisettes quand en vient la saison.... Combien savent encore faire ces choses-là ? Combien ont adhéré à la journée sans portable qui vient d'avoir lieu ? Regardez les gens dans la rue et pas seulement les jeunes hein ! Penchés sur leur smartphone, liés à ce petit objet par la contrainte de ne manquer aucun message, il ne voient rien, n'entendent rien, pas même le vrai bonjour que vous leur lancez au passage.
Sans se rendre vraiment compte à quel point ils sont inféodés à ces moyens de communication si faciles, sauraient-ils encore avoir une conversation réelle avec leurs amis(es) ? Il faut bien l'avouer, toutes et toutes, à des degrés divers, nous tombons dans ce piège. Alors oui, je le reconnais, c'est bien utile pour garder le contact avec ceux qui vivent loin de nous, ou pour continuer à apprendre ou à s'informer mais à mon sens, il y a urgence à rétablir une vraie communication entre nous et à nous reconnecter à notre environnement. Nous sommes passés de l'ère de l'Homo sapiens à celle de l'homo "connecticus" ! Restons humains avant que les IA et autres robots sophistiqués ne prennent notre place.



Les couleurs du Monde

 

Image générée par IA selon mes indications sur ce site :https://fr.123rf.com/ai-image-generator/
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Et Dieu créa le Monde. Et il vit que cela était triste.
Alors il le peignit et pour ce faire, il inventa les couleurs.
Il fit le bleu pour le ciel et pour la mer dans laquelle il se reflète. Et aussi le bleu-vert, pour l'océan.
Il fit le gris pour les jours de pluie, car sans la pluie, pas d'arc-en-ciel.
Il fit le bleu-nuit, qui n'a rien à voir avec le noir. Il y peignit l'argent et l'opale pour la lune, et l'or pour les étoiles...
Il fit un jaune si éblouissant pour le soleil, que même Lui ne pouvait le regarder en face sans brûler ses yeux divins.
Puis il fit le rouge flamboyant pour le soleil couchant. Cette couleur-là irait très bien aussi pour les volcans en éruption les coulées de lave, les flammes et les forêts d'automne. Il y ajouta des touches d'orange, de cuivre, de rouille...
Il fit toutes les sortes de nuances de vert qui se puisse imaginer, pour les feuilles des arbres, l'herbe, les mousses et les fougères, les tiges des fleurs, les milliards de plantes que son esprit immensément créatif avait fait pousser sur la planète.
Il composa une palette extraordinaire pour peindre les pétales des millions d'espèces de fleurs qu'il avait créées, pour habiller les millions d'espèces animales.
Pour la terre nourricière de toutes ces espèces, il fit des tons riches et chauds d'ocre, de bruns et de noirs.
Il fit le blond pour les blés murs, et les multiples tons de sable, pour les plages et les déserts de dunes.
Il fit le blanc pur et scintillant pour la neige, le givre et la glace, le blanc-bleuté pour la banquise.
Il fit le transparent pour l'eau...
Le monde minéral eut droit de sa divine part, à la même attention. Rochers, cailloux, pierres précieuses ou non, furent parés de mille couleurs.
Dieu débordait d'imagination. Et il avait le temps, tout le temps ! L'éternité !
Chaque jour il trempait son pinceau magique dans la palette irisée de l'arc-en-ciel et il inventait de nouvelles couleurs puis de nouvelles nuances à chacune d'elles. Et il peignait, peignait sans jamais se lasser...
Il mettait tant de cœur à l'ouvrage, que bientôt ce fut fini.
Lorsqu'il eut mis la dernière touche de couleur, il admira son tableau et vit que cela était beau !
Alors il créa les spectateurs de son œuvre magistrale, les Hommes.
A eux aussi il donna des couleurs différentes, mais pas trop ! Juste ce qu'il fallait pour qu'ils puissent se distinguer de leur décor multicolore… Il fit donc des blancs plus ou moins blancs, des noirs plus ou moins noirs, des rouges plus cuivrés que rouge au demeurant, des bronzés plus ou moins bronzés et des jaunes plus ou moins jaunes. C'était à son sens déjà pas mal ! De toute façon, il leur octroyait en plus une couleur invisible à l'œil nu : l'intelligence !
Quand ce fut fini, il se dit que l'ensemble de sa Création était bien belle et qu'il pouvait à présent se reposer.
Le problème, c'est qu'il se reposa tant et si longtemps, qu'il en oublia son tableau dans un coin de la Voie Lactée.
Quand il se réveilla enfin, les Humains, ses derniers coups de pinceau, avaient repeint le Monde à leur façon : rouge sang, couleur de guerre et de massacre, gris fumée, couleur de béton et de pollution, terre brûlée, noir de suie, couleur de forêts dévastées, de mort, de misère, de famine, de désespoir...
Il regarda et vit que cela était triste !
Où étaient ses merveilleuses couleurs ?
Alors il prit un gros chiffon, de l'essence térébenthine et il effaça à grands coups rageurs, les affreux barbouillages de ces sales gamins d'Hommes, et eux avec pendant qu'il y était !
Peut-être allait-il repeindre un nouveau Monde ?
Ailleurs...

©A-M Lejeune

Liste 98

Liste 98
Tirée du magazine Diverto
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Portrait, mutation, connecté, contrainte, souffle, endosser, urgence, accepter, explorer, enjeux
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"Mutation sauvage" Chez Marie-Sylvie
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"Trois croix" Chez Claudie
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"Le squatteur" Chez Jill Bill
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Homonyme n°7 de Nanou


Chaud-chaux-show – chaut (3ème personne du singulier de l’indicatif présent de chaloir)
et/ou
Si je vous dis Chaudron vous pensez à quoi. Écrire un texte avec ce mot et ceux qui vous sont venus à l’esprit.
et/ou
Acrosticher le mot Chaudron

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Fédora

Dans sa chaumière blanchie à la chaux, Fédora s'active. Dans la cheminée brûle un feu d'enfer. Il fait chaud, très chaud dans la cuisine mais peu lui chaut. Elle ne transpire même pas. Au dessus des flammes bouillonne un grand chaudron d'où s'échappe un fumet peu ragoûtant dont l'odeur ferait probablement fuir un promeneur égaré. Et si par hasard ,au lieu de fuir, ce promeneur se montrait un peu curieux voire même carrément téméraire et osait regarder à travers les vitres de la fenêtre, il verrait une femme étrange et magnifique se livrer à une espèce de show incompréhensible pour tout être humain normal. Mais nul promeneur ne s'aventure en ce lieu, comme s'il était protégé des intrus par un invisible bouclier. C'est donc tout à fait tranquillement que Fédora peut pratiquer l'ancestrale magie. Autour de la table où sont alignés pots et fioles, elle exécute sa danse rituelle avant de choisir l'un des récipients et d'aller en vider le contenu dans la marmite fumante. Puis elle touille soigneusement avec sa baguette en prononçant les formules consacrées. Elle ajoute une pincée de ci, trois pincées de ça dans le bouillon. Contrairement à tout cuisinier qui se respecte, elle ne goûte pas, même du bout des lèvres. Encore quatre gouttes, pas une de plus, d'une potion dont elle seule a le secret, un dernier tour de baguette avant de couvrir et de laisser mijoter. Enfin, elle va pouvoir se reposer. Couché à ses pieds, je la regarde avec adoration. Je sais moi que ce n'est pas un ragoût qui est en train de cuire dans le chaudron magique de Fédora. Demain, je boirai le philtre censé me redonner forme humaine. Je croise les pattes ! Alors ma bien aimée et moi, nous irons punir la sorcière noire qui par jalousie, m'a jeté cet horrible sort. Wouaffff !

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CHAUDRON

Chaudron magique
Humons , goûtons
Avec prudence !
Une odeur .. Mais...
De quoi , de quoi ?
Ragoût, bouillon
Ou bien potion ?
Nul ne le sait.

28 février 2025

24 février 2025

N°302-pour les Croqueurs de môts

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N°302 proposé par Dimdamdom

Que vous souhaitiez écrire un message fictif, adresser un mot à un proche, ou même exprimer vos pensées à une personnalité politique ... tout est permis ! Laissez libre cours à votre imagination et à votre plume.

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Coucou toi ! Où es tu passée ?
Ça fait bien longtemps que tu es partie maintenant ! Au fil des années, j'ai perdu ta trace et ça me peine parce que je t'aimais bien tu sais ! Je te garde en ma mémoire, petite fille blonde aux yeux bleus comme le ciel. .J'aimerais tant te retrouver et vivre encore ce temps où nous ne faisions qu'une. Partager avec toi notre aujourd'hui comme nous avons partagé nos hier. Partager tes rêves, tes espoirs, rire à toutes tes joies, pleurer à tous tes chagrins...
Avec toi je voudrais pouvoir encore jouer à la marelle et sauter, case après case, de la terre jusqu'au ciel. Avec toi, je voudrais pouvoir encore imaginer l'avenir et dire "Quand je serai grande..."
J'ai grandi et si je ne t'ai pas oubliée, je t'ai quand même perdue en route. Il m'arrive de penser que je pourrais te retrouver même si je sais que ce n'est qu'une illusion.
Un peu de toi subsiste en moi. Si je pars, partiras tu avec moi ?
Coucou toi ! Où es tu passée ?

©A-M Lejeune

23 février 2025

Comprendras tu jamais...

 Poème écrit le 24 janvier 1969

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Comprendras tu jamais...

Comprendras tu jamais
L'aurore qui se lève
En jetant autour d'elle
Des perles de rosée ?
Comprendras tu le rêve
De l'enfant qui dort,
Bercé par des chansons
Et qui songe à la fée 
Aux si légères ailes
Dont la baguette d'or
Exauce tous les souhaits ?
Il rêve sans frissons.

Comprendras tu un jour
La rose qui fleurit
Alors que l'aube pâle,
Secouant sa grisaille,
D'un coup chasse la nuit ?
Comprendras tu la femme
Qui, fixant l'océan,
Ravaude maille à maille
Un filet de pêcheur ?
Chaque ride est un drame,
Chaque maille un malheur !
Ce regard implorant, 
Un appel au secours.

Comprendras tu la mer
Si belle, dont les flots
Aux mugissantes ondes
Nous conte l'épopée
De vaillants matelots ?
Comprendras tu le vent
Qui l'été nous caresse
Et qui nous bat l'hiver,
Qui fredonne au printemps
Lorsque les fleurs foisonnent
Et qui chante à l'automne,
Lorsque l'orage gronde
La complainte éplorée 
De toutes nos tristesses ?

Comprendras tu l'oiseau,
 Fragile créature,
Qui construit sa demeure
Avec des brins de paille
A l'ombre des ramures ?
Comprendras tu la terre
Qui vit, meurt et renait
Au rythme des labours ?
En elle l'Homme espère,
En elle avec amour
Il jette la semence
D'un horizon nouveau
Au doux nom d'espérance.

AMB


21 février 2025

Proposition N°102 de Nanou

- Phrases : intense lumière irradiante - deuxième maillon de la chaîne - la gent féminine - avec le plat de la main - règlement intérieur - un sourire de victoire - faire la une des journaux.

- Mots ou expressions : c’est parti, mon kiki ! - zinc – motiver – compliment – vacarme.

- et/ou Thème : Désespoir

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Alexandre

Ô rage, ô désespoir !

Avec le plat de la main, Alexandre lisse nerveusement le règlement intérieur sur le zinc poli du bar du Club-House local. Ce n'est pas à lui que le président de la fédération de tennis fera le moindre compliment susceptible de le motiver. "Allez ! Pour la France ! Tu es le plus fort ! C'est parti mon kiki !".Comme il aurait aimé entendre ça !  Ce n'est pas pour lui que la gent féminine totalement irrespectueuse dès règles des courts de tennis, fera un vacarme de poulailler en folie. Ce n'est pas lui qui risque d'être ébloui par l'intense lumière irradiante des flashes des photographes à l'issue victorieuse d'une rencontre. Sur l'écran, l'Autre, le héros du jour, arbore une fois de plus un sourire de victoire. qui étire ses lèvres sur des dents d'une éblouissante blancheur. Il va encore faire la une des journaux, pendant que lui, le minus de service, n'a jamais réussi à décoller de son petit club local où de plus, il n'est même pas le deuxième maillon de la chaîne. Une blessure à l'entraînement il y a déjà 10 ans, l'a définitivement éloigné du terrain ! Il avait 15 ans ! Depuis, il est collé au sol du Club House comme homme à tout faire alors qu'il rêvait de la terre battue et d'une carrière internationale.. Ô rage, ô désespoir !


 

20 février 2025

Atelier N°252 de Ghislaine

Atelier 252


Sujet 1. Texte avec des mots finissant par "" aire ""
Sujet 2. Texte sur le thème "" confiance ""
Sujet 3. Un texte qui commence par;" je ne peux oublier "
et qui finit par ;""Mais (ou) que je pardonne ""

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Confiance et trahison

Je ne peux oublier ce solitaire à mon annulaire. Je voudrais l'enlever que je ne pourrais le faire ! Il paye ma crédulité légendaire ! Désormais, je suis comme un manteau abandonné au grand vestiaire de la vie ! Même si mon quotidien peu à peu s'éclaire, dans mon cœur règne un froid polaire. Je ne suis pas suicidaire, non ! Pas assez téméraire pour me soustraire à ce monde. Je t'ai tellement fait confiance et toi tu m'as odieusement trahie ! Tu m'as fait vivre un calvaire en vérité ! J'entends encore la déclaration d'amour incendiaire que tu m'as servie en préliminaire à notre relation ! Tu aurais mieux fait de te taire Je crois que ton silence m'aurait été salutaire. J'avoue même aujourd'hui qu''il aurait mieux valu que je ne te rencontre jamais ! Toi, le faux millionnaire au compte bancaire soit disant bien garni ! Penser encore à toi me donne de l'urticaire ! Ce n'est pas le fait que tu ne sois que le secrétaire d'un vétérinaire et pas un riche diamantaire comme tu as voulu me le faire croire, mais plutôt que tu m'aies menti. Croyais-tu pouvoir me plaire avec cette fausse fortune ? Ton simple salaire m'aurait bien convenu tu sais ! A bien y réfléchir, je suis plus triste pour toi que pour moi, surtout depuis que j'ai appris par un de tes amis, que tu payes une pension alimentaire  assez conséquente à ton ex femme. Un mensonge de plus de ta part mais que je pardonne !

 

Atelier création N°88 de Séverine

Pour l'atelier création N°88 de Séverine
Avec les deux cadres proposés
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