N°299
Proposé
par Marie
Chevalier
Une
réflexion sur une situation donnée et il faudrait que ces cinq mots
y figurent : plaisir, joie, tendresse, film et gentillesse.
Il
y a vingt ans, vous avez connu un(e) ami(e) et vous êtes tout de
suite entendus. Vous êtes toujours en accord quend vous parlez des
grands problèmes de société. Il(ou elle)sait tout de vous et
réciproquement ;tous vos petits secrets mais nous ne vous êtes
jamais rencontrés « en vrai ».
Comment
ressentez-vous ou ressentiriez vous cette situation ? Dites-le nous!
Le
Môt de Dômi !
...
Il (ou elle) sait tout de vous et réciproquement ; tous vos petits
secrets ...
ou
pas 😀
*
Une vieille amitié
Vingt ans que nous nous connaissons et que nous échangeons nos points de vue et tout le reste. S'il y a entre nous de petits désaccords qui pimentent notre relation, nous nous entendons sur l'essentiel. Notre vision du Monde et de la société est sensiblement la même. Cela nous a évité de nous fâcher durablement sur ces sujets épineux qui finissent trop souvent par semer la discorde entre les meilleurs amis. Quand je dis que nous nous connaissons depuis vingt ans, ce n'est pas tout à fait vrai puisque jusqu'à peu, nous ne nous étions jamais vus réellement..
Il a fallu un programme d'échange scolaire par correspondance pour que nous fassions connaissance et ce fut d'abord plus par obligation que par plaisir, il faut bien l'avouer ! Nous étions au lycée, toi au Québec, moi en France.
La première année, celle de ma seconde, en dehors des consignes de nos profs, nous avons rempli notre devoir très studieusement, sans partager plus que des banalités. Le dernier film vu, le dernier livre lu, nos hobbies respectifs, le sport et la randonnée pour toi, la musique et l'écriture pour moi...Tu m'as envoyé ta photo, je t'ai envoyé la mienne. Tu me trouvais mignonne, je te trouvais pas mal.
La deuxième année, de nous-même, nous avons poursuivi notre correspondance et approfondi nos sujets de conversation, évoquant nos joies, nos peines, nos déceptions ,nos craintes pour l'avenir, le nôtre et celui de la planète. Petit à petit, je découvrais ta gentillesse naturelle tandis que tu t'amusais de mon tempérament volcanique. Nous devenions des amis et nous acceptions de nous livrer sans faux-semblants. Tu apprenais tout de moi, j'apprenais tout de toi. Nous partagions nos petits secrets, nous nous moquions gentiment de nos travers, nous évoquions librement nos expériences amoureuses...
L'année de la terminale, la troisième de notre amitié encore bien jeune, nos échanges épistolaires furent empreints de
beaucoup d'humour et d'auto dérision. Je me souviens comme nous avons ri de notre mutuelle évolution capillaire. Tu t'étais laissé poussé les cheveux à la mode Hippie et moi, je les avais complètement rasés ! Un acte de rébellion contre mes parents que j'ai très vite
regretté.
Ainsi a continué notre amitié contre vents et marées ! Au fil du temps, nous
sommes passés des lettres aux réseaux sociaux. Sans que j'y prenne
vraiment garde, la tendresse que j'éprouvais pour toi s'est
muée en amour. Je n'ai jamais jamais osé te le dire. Je ne ne
voulais pas briser notre belle entente plus que cordiale. Vingt ans de mensonge en fait ! Tu savais tout de moi et je croyais savoir tout de
toi jusqu'à notre rencontre Dominique, quand j'ai découvert en me
rendant chez toi au Québec, que tu étais une femme et que les
photos que tu m'envoyais depuis toutes ces années, étaient celles de ton frère.
NB
: Cette histoire est purement fictive