Prisonnière
Un
léger bourdonnement à l’intérieur de sa tête et voilà tout !
Le bandeau électromagnétique était refermé. Elle était
maintenant prisonnière, jusqu’à ce que la Haute-Autorité la
délivre de ce carcan cérébral. Á côté de cette quasi invisible
contrainte, le bracelet électronique d’antan faisait figure de
joujou. Il n’était jamais qu’une balise qui permettait de
localiser son porteur à tout moment. Qu’il sorte de son périmètre
autorisé, et on lui tombait dessus à la vitesse grand V. Rien de
bien méchant en somme !
Son
bandeau, c’était une autre affaire ! Pour le lui fixer,
on avait complètement rasé sa courte chevelure noire et bouclée
et afin d’empêcher la repousse, on avait enduit son crâne
désormais lisse, d’un gel permanent. Ce qui la classait jusqu’à
sa libération, dans la catégorie des « Libres-Prisonniers ».
Libres parce qu’ils n’étaient pas enfermés en cellule comme
les « criminels » d’autrefois. Prisonniers parce
que leur bandeau leur interdisait tout déplacement hors des limites
de leur résidence. Le moindre faux pas et l’impulsion magnétique
que recevaient leurs neurones connectés, les dissuadait de
recommencer !
Maybe
se serait tapé la tête contre les murs si cela ne lui avait pas été
aussi interdit que le plus petit dérapage dans l’itinéraire
programmé qui l’attendait à partir de maintenant. La navette de
la police emprunta la voie inférieure et après un cour vol, la
déposa devant son cube d’habitation. La voix désincarnée de
l’IAP qui l’accompagnait, lui délivra les dernières
instructions : « Matricule M70, tu es attendue à la ferme
hydroponique à 5 heures demain matin. Le moindre retard sera
sanctionné ». Puis la portière magnétique de la navette se
referma en chuintant et le véhicule électro porté s’éleva et se
positionna dans son couloir de circulation. Il s’éloigna
rapidement, la laissant seule, totalement démunie devant le bloc
transparent qui allait lui servir de « maison » tout le
temps que durerait sa condamnation. Semblable à tous ceux de ce
secteur pénitentiaire classé «Niveau 1 de Rétention», c’était
une cellule impersonnelle, tout juste fonctionnelle, qui la priverait
de toute intimité, sauf la nuit où elle s’occulterait pour la
laisser se laver puis dormir à l’abri des regards.
Elle
était prisonnière ! Prisonnière ! Le verdict était
tombé la veille : deux ans !
Tout
cela parce qu'elle avait simplement omis de saluer comme il se doit
un Haut-Résident en visite dans son Unité de Travail. Aucune
rébellion dans cet oubli inexcusable ! Non, juste une
étourderie, qu'elle ne parvenait pas à s'expliquer. Quel fil s'était
déconnecté dans son cerveau programmé depuis sa naissance pour
obéir à la moindre règle édictée par le premier ministre du
Haut Gouverneur ? Des règles que faisait appliquer sans état d'âme,
le Gouverneur de la Cité Basse.
En
tout cas, la sentence aussi dure qu'elle soit était justifiée, elle
le savait. Du rang relativement enviable de Première Responsable de
l'Unité de production vestimentaire de la Cité Basse, en charge de
dix Ouvriers Qualifiés Humains et d'autant d'Ouvriers Androïdes,
elle allait passer à celui beaucoup plus pénible de Jardinière
troisième catégorie - la plus basse- dans les serres hydroponiques
où étaient cultivés avec grand soin, les diverses variétés de
légumes et de fruits servis à la table des Hauts Résidents. Pour
son plus grand malheur, son niveau de réclusion, était situé en
dessous de la Cité Basse et n'était éclairé que par un soleil
aussi artificiel que permanent. Aussi vif qu'il soit, il ne pouvait
rivaliser avec la lueur magnifique et réelle de l'astre solaire qui
éclairait encore l'ensemble de la Cité, de son glorieux sommet où
résidaient les «Grands» : dirigeants et ministres, pontes de
l'administration de la Cité, à sa base, la Cité Basse réservée
aux Travailleurs : Ouvriers qualifiés et leurs Responsables désignés
au mérite.
Dans les serres, travaillaient uniquement les «Libres
-Prisonniers» comme Maybe. Mais plus bas encore sous les serres ,
existait la «Sous Cité», celle des Esclaves où, s'échinaient
sans relâche à des tâches ingrates et usantes, tous ceux qu'on y
avait relégués pour faute grave contre la Cité : les Prisonniers
à vie qui n'auraient plus jamais la chance de revoir le soleil. Ils
y menaient une existence de forçats. jusqu'à la mort. Ils y
faisaient des enfants aussi, qui héritaient du triste sort de leurs
parents Eux n'avaient jamais vu le soleil et ils mourraient sans le
voir.
Deux
ans ! C'était si peu en comparaison de ce qu'enduraient les
Prisonniers à vie ! Deux ans à tenir et plus aucun droit à
l'erreur pour Maybe si elle ne voulait pas finir ses jours comme
esclave dans les tréfonds obscurs de la Sous-Cité.
Quelle histoire !!! Est elle sortie d un de tes rêves
RépondreSupprimerQue tu fais ?? Que va t il lui arriver ????
Un rêve oui, horrible comme il m'arrive d'en faire de temps en temps. Ce qu'il va lui arriver ? Je n'en sais rien ! Il faudra que je l'écrive, sans rêve pour m'y aider ! "Le Septième rassemblement" est né d'un rêve." Les rêves d'Elisa" aussi ! Une fois, j'ai rêvé que je m'éloignais de la Terre à bord d'un vaisseau spatial. Je voyais s'éloigner ma planète en pleurant. Parfois mes rêves me font si peur que je m'oblige à me réveiller.
SupprimerÇa fait peur, espérons que ce ne soit pas prémonitoire.
RépondreSupprimerBonne soirée.