18 juillet 2025

Ma liste 106

 Liste 106 : Bleu, sauver, revanche, déployer, capricieux(se),escapade, épreuve, meilleur, confort, apocalypse.

Je suis la Terre..

Je suis la Terre, la planète bleue, un tout, tout petit morceau d'une galaxie qu'on appelle la Voie lactée. Ni le meilleur, ni le pire de ce coin de l'Univers. Le seul habité jusqu'à preuve du contraire. Personnellement, je ne peux le prouver, puisque je n'ai aucune possibilité de faire la plus petite escapade hors de ma galaxie où je tourne en rond sur moi-même comme une toupie autour de son axe. Chaque tour que je fais dure environ 24h. Je tourne aussi autour du soleil et chaque tour dure environ 365 jours, un an comme vous dites et ça depuis presque 5 milliards d'années, 4,54 milliards très exactement ! Ça vous en bouche un coin pas vrai ? Une mécanique tout confort, bien rodée quoi ! Comme je ne suis pas trop capricieuse, je m'acquitte de ma tâche tranquillou mémère. S'il y a eu des bouleversements dans ce rythme éternel, ce n'est pas de mon fait. J'ai longtemps tourné seule puis la vie est apparue et s'est déployée sur ma surface. Une explosion et une expansion fulgurante sur un temps assez court somme toute, au regard de mes milliards d'années d'existence. Aujourd'hui mes enfants, vous êtes à peu près 8 milliards à me gratter savez vous ? Et vous me grattez si fort que ça en devient une épreuve pour moi ! En revanche, ce que vous semblez oublier en dépit de l'intelligence qui vous a été attribuée et que vous galvaudez si souvent, c'est que ma fin surviendra longtemps, très longtemps après la vôtre. Surtout au train où vous faites aller les choses ! L'apocalypse dont vous parlez, vous la connaîtrez bien avant que j'arrête de tourner. Voilà pourquoi il vous faut prendre soin de moi qui vous porte et vous supporte mes tout petits ! Car croyez le ou non, c'est encore la meilleure façon de prendre soin de vous, de sauver votre espèce tant qu'il en est encore temps !  Me faire du mal, c'est vous faire du mal ! La seule différence c'est que vous pouvez en mourir, alors que moi, même blessée, souillée, surexploitée... je survivrai à tous vos mauvais traitements !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Terre



Mil et une -Suite- N°148

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Participation N°1

(avec les 5 images et les 5 mots)

Le temps


Passe passe le temps, au cadran de la vie
Et s'il en reste à moudre, c'est beaucoup moins qu'avant
Notre planète bleue un jour ne sera plus qu'une coquille vide
On n'y entendra plus le bourdonnement tumultueux
De notre humanité brouillonne et destructrice !
*
Profite jeune fille de ta belle jeunesse
Avant qu'elle ne se fane comme fanent les roses
Avant que la vieillesse n'éclipse ta fraîcheur
Avant que tes cheveux si blonds ne se ternissent...
Goûte de chaque instant la saveur éphémère
Profite de la vie, ce don inestimable
*
Le bonheur est fragile, qu'on le connaisse seul ou qu'on le vive à deux
Un triste jour hélas, le banc où l'on se pose
Pour rêver un instant ou pour se reposer
Reste vide et se meurt de ne voir plus personne
*
Tout comme l'araignée, le Temps tisse sa toile,
Nous piège entre ses fils et nous dévore tous
En dépit de nos peurs, nous nous y laissons prendre
Insectes consentants au cœur de l’œuvre magnifique
*
Dans le train qui nous mène au terme du voyage,
A l'heure fatidique où nous ne serons plus
Que poussière endormie au sein de l'éternel,
Défile de la vie, les mille paysages.
Sachons les regarder, sachons les savourer tant que roule le train,
Tant que tournent au cadran les aiguilles du Temps
Tant que coule en nos veines le sang qui nous fait vivre.
An'Maï
***

Participation N°2

(Avec les 5 images et les 5 mots


Vite, vite !


Oupssss ! Déjà c't'heure là ! Vite, vite ! Un p'tit kawa bien fort et j'y go ! Faut pas qu'j'fasse attendre ma blonde !
J'la connais, ! Pas du genre patient mon pt'it bout d'sucre ! Cinq minutes de r'tard et elle s'éclipse, c'est sûr ! Vite, vite mon Jeannot, sinon le banc s'ra vide quand tu te pointeras ! Ou alors elle sera encore là mais vu son tempérament tumultueux, tu risques plus qu'une engueulade ! Purée, j'ai du mal à sortir de ma coquille ce matin ! Et c'foutu bourdonnement dans ma tête qui veut pas s'arrêter ! J'me sens comme un moucheron englué dans une toile d'araignée. Ça balance et j'ai mal au cœur ! J'aurais pas dû boire autant hier soir ! J'ai bien peur que ce retard de plus ne soit fatidique ! Ho la là, vl'a que j'cause comme mon pote François qu'est prof de français ! J'ai vraiment, vraiment trop bu à c'te soirée d'anniv' ! Pas une excuse qu'elle me dira ma Julie ! Vite, vite !
Et voilà ! J'avais raison d'm'en faire, elle m'a pas attendu ! Sûr qu'elle est dans l'train et qu'elle le reprendra pas d'sitôt pour venir me voir ! T'as fait l'mariole une fois de trop mon Jeannot !
Bon ben faut qu'j'appelle mes potes ! J'vais avoir besoin d'noyer mon chagrin.

An'Maï


17 juillet 2025

Anagramme N°11 de Nanou

KAYAKISTES
Trouver au moins 10 mots et les intégrer dans un texte, un poème etc.
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Kay

En regardant les kayakistes ramer avec vigueur, Kay se dit que le kayak, ce n'est pas pour lui même si les sites que montre le reportage sont très chouettes. Il sait bien qu'avec sa taille hors normes, il n'entrerait pas dans cette légère  embarcation ! Rien que d'y penser, il se tasse dans son fauteuil en skaï king-size. Il est loin le temps où il s'asseyait à l'aise dans un fauteuil "normal" ! Le skate non plus, ce n'est plus pour lui ! S'il essayait de réitérer ses exploits de jeunesse, la pauvre planche à roulette, aussi solide soit elle, ne résisterait pas !  Et ne parlons pas du ski ! Il se voit mal dévaler les pentes à toute vitesse sans risquer de finir en énorme boule de neige !
Il soupire et ferme les yeux en espérant que dans sa tête se taise la voix de son ex. Il l'entend encore lui répéter sans cesse : «Si tu étais moins paresseux, tu te remettrais au sport ! Tu skiais pas mal autrefois ! Si tu étayais quelques projets pour te bouger un peu, au lieu de rester là à glander» Si, si si.. Tous ces si, ça le scie ! Avant de pouvoir s'endormir, il se tisse des rêves en kit : il s'y voit parcourant l'Himalaya à dos de yak, à la recherche du mythique Yéti. L'aventure avec un grand A, loin de son fauteuil, loin des si et des Y'a qu'à grinçants de Katia. Et tandis que le sommeil l'emporte enfin, la tête sur la blanche taie de son oreiller,   c'est encore sa voix sarcastique  qu'il entend :"Pauvre Yak ! "

16 juillet 2025

15 juillet 2025

Liste 106

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Récapitulatif pour la liste N°105
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"Arrestation" Chez François
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"Courage" Chez Colette
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"Histoire en devenir-2/" Chez Annick Lotus
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"Peine de cœur" Chez Jill Bill
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La participation de Rose en commentaire
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Dans l’ambiance où gronde la menace
Chaque parole pèse, glisse, lasse.
La logique, fissurée, semble vaciller
Sous le poids d’un monde prêt à basculer.
Une génération cherche un cap, un indice
Dans le tumulte sourd d’un ciel sans prémices.
Le doute s’installe, profond, problématique
Comme un chant ancien devenu dramatique.
Mais vient l’instant rare, le choix ultime
Où s’écrit le destin, fragile et sublime.
Et celui qui sait voir, comprendre, remporter
Offrira demain à l’humanité.
Un peu de bonheur en partage dans ce monde perturbé
***

Liste N°106
(tirée du magazine de TV Diverto)
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Bleu, sauver, revanche, déployer, capricieux(se),escapade, épreuve, meilleur, confort, apocalypse
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"Le paon bleu" Chez Marie-Sylvie
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12 juillet 2025

Mil et une Suite-N°147


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Aspiration

Quelle est l'aspiration de cette pâle enfant
A la robe si rouge, au visage si blanc
Qu'on le dirait vidé, de sa vie, de son sang,
Qu'on le croirait privé du moindre sentiment ?

Le souvenir d'avant, dans sa tête défile...
Entre les quatre murs de sa prison hostile,
Les mains sur les genoux, silencieuse, immobile
Son regard semble fixe mais au loin s'exile.

Accroupie devant elle, une femme-robot
Attentive l'observe. Elle cherche les mots.
Elle en connait si peu ! On ne parle pas trop
Sur la planète froide du peuple Techno.

Dans sa grise cellule, à jamais prisonnière
Privée de sa famille, arrachée à le Terre
La fillette prostrée décidée à se taire
Pour la femme-robot, demeure un grand mystère.

A son roi insensible elle doit obéir
Qu'importe que l'enfant finisse par souffrir
Des mauvais traitements qu'on lui fera subir
Des Technos en danger, l'Humain est l'avenir.

Elle ignore pourquoi, tout son Monde décline,
Et s'arrête de battre le cœur des machines
De ce mal qui les tue, nul ne sait l'origine
Mais ce sang pur et jeune en est la médecine.

C'est l'huile des rouages de leur corps d'airain
Une goutte suffit pour qu'il vive sans fin,
Privé de l'élixir, le mécanisme geint
Il vibre encore un peu puis d'un seul coup s'éteint.

Alors peu leur importe la tendre fillette
Qui finira sa vie au fond d'une oubliette
En aspirant en vain retrouver sa planète,
Cette Terre qui tourne et tourne dans sa tête.

©An'Maï

11 juillet 2025

Logorallye N°1 de Ghislaine


Clic sur l'image

Qui a tué Claire Maugein?

C'est la première fois depuis que cette étrange histoire de meurtre a été confiée à son équipe, que Philomène Larivière voit enfin une ouverture se dessiner dans cette affaire compliquée : un ensemble d'indices concordants susceptibles de les aider à résoudre enfin cette énigme : comment le corps sans vie de Claire Maugein a-t-il été accroché au coq de bronze sur le clocher de l'église ? Une espèce de crime rituel mais par qui et pourquoi ?
Claire est directrice de l'école communale. Elle a cinquante ans, elle est célibataire,  assez solitaire et mène une existence très tranquille dans le petit logement de fonction attenant à l'école. On ne lui connait aucun ennemi. Pas d'amis non plus ! Elle n'est ni belle ni moche, banale quoi ! Elle n'a rien pour plaire ni susciter la jalousie de la gente féminine du village. Pas plus celle des mariées ou casées que celle des autres célibataires à la recherche de l'amour ou d'une simple aventure sans lendemain.
C'est sous l'averse que les policiers ont dû aller la décrocher avant que toute la population du village, gamins compris, ne puisse assister à ce macabre spectacle. Prévenus au petit matin par le curé choqué, ils ont fait fissa ! Un sacré fardeau, trempé qui plus est, pour ces hommes pourtant aguerris ! C'est qu'elle devait peser son poids à les voir ahaner sous l'effort pour la descendre de là !
Ils l'ont transportée à la petite morgue derrière la mairie. C'est là que le lieutenant ,Xavier Baudry et sa coéquipière Agathe Clermont, ont effectué les premières constatations : elle n'avait apparemment aucune blessure ni aucune trace de violence ou d'agression sexuelle. Qui l'avait tuée, comment et surtout pourquoi ? Un mystère absolu ! Mais ils étaient persuadés que leur cheffe, si perspicace et qui ne s'arrêtait jamais aux apparences, mettrait tout en œuvre pour l'élucider.
(Suite au prochain atelier de Ghislaine)


 

09 juillet 2025

Un futur peu enviable

 Prisonnière

Un léger bourdonnement à l’intérieur de sa tête et voilà tout ! Le bandeau électromagnétique était refermé. Elle était maintenant prisonnière, jusqu’à ce que la Haute-Autorité la délivre de ce carcan cérébral. Á côté de cette quasi invisible contrainte, le bracelet électronique d’antan faisait figure de joujou. Il n’était jamais qu’une balise qui permettait de localiser son porteur à tout moment. Qu’il sorte de son périmètre autorisé, et on lui tombait dessus à la vitesse grand V. Rien de bien méchant en somme !
Son bandeau, c’était une autre affaire !  Pour le lui fixer, on avait complètement rasé sa courte chevelure noire et bouclée et afin d’empêcher la repousse, on avait enduit son crâne désormais lisse, d’un gel permanent. Ce qui la classait jusqu’à sa libération, dans la catégorie des « Libres-Prisonniers ». Libres parce qu’ils n’étaient pas enfermés en cellule comme les « criminels » d’autrefois. Prisonniers parce que leur bandeau leur interdisait tout déplacement hors des limites de leur résidence. Le moindre faux pas et l’impulsion magnétique que recevaient leurs neurones connectés, les dissuadait de recommencer !
Maybe se serait tapé la tête contre les murs si cela ne lui avait pas été aussi interdit que le plus petit dérapage dans l’itinéraire programmé qui l’attendait à partir de maintenant. La navette de la police emprunta la voie inférieure et après un cour vol, la déposa devant son cube d’habitation. La voix désincarnée de l’IAP qui l’accompagnait, lui délivra les dernières instructions : « Matricule M70, tu es attendue à la ferme hydroponique à 5 heures demain matin. Le moindre retard sera sanctionné ». Puis la portière magnétique de la navette se referma en chuintant et le véhicule électro porté s’éleva et se positionna dans son couloir de circulation. Il s’éloigna rapidement, la laissant seule, totalement démunie devant le bloc transparent qui allait lui servir de « maison » tout le temps que durerait sa condamnation. Semblable à tous ceux de ce secteur pénitentiaire classé «Niveau 1 de Rétention», c’était une cellule impersonnelle, tout juste fonctionnelle, qui la priverait de toute intimité, sauf la nuit où elle s’occulterait pour la laisser se laver puis dormir à l’abri des regards.
Elle était prisonnière ! Prisonnière ! Le verdict était tombé  la veille : deux ans !
Tout cela parce qu'elle avait simplement omis de saluer comme il se doit un Haut-Résident en visite dans son Unité de Travail. Aucune rébellion dans cet oubli inexcusable ! Non, juste une étourderie, qu'elle ne parvenait pas à s'expliquer. Quel fil s'était déconnecté dans son cerveau programmé depuis sa naissance pour obéir à la moindre règle édictée par le premier ministre du Haut Gouverneur ? Des règles que faisait appliquer sans état d'âme, le Gouverneur de la Cité Basse.
En tout cas, la sentence aussi dure qu'elle soit était justifiée, elle le savait. Du rang relativement enviable de Première Responsable de l'Unité de production vestimentaire de la Cité Basse, en charge de dix Ouvriers Qualifiés Humains et d'autant d'Ouvriers Androïdes, elle allait passer à celui beaucoup plus pénible de Jardinière troisième catégorie - la plus basse- dans les serres hydroponiques où étaient cultivés avec grand soin, les diverses variétés de légumes et de fruits servis à la table des Hauts Résidents. Pour son plus grand malheur, son niveau de réclusion, était situé en dessous de la Cité Basse et n'était éclairé que par un soleil aussi artificiel que permanent. Aussi vif qu'il soit, il ne pouvait rivaliser avec la lueur magnifique et réelle de l'astre solaire qui éclairait encore l'ensemble de la Cité, de son glorieux sommet où résidaient les «Grands» : dirigeants et ministres, pontes de l'administration de la Cité, à sa base, la Cité Basse réservée aux Travailleurs : Ouvriers qualifiés et leurs Responsables désignés au mérite. 
Dans les serres, travaillaient uniquement les «Libres -Prisonniers» comme Maybe. Mais plus bas encore sous les serres , existait la «Sous Cité», celle des Esclaves où, s'échinaient sans relâche à des tâches ingrates et usantes, tous ceux qu'on y avait relégués pour faute grave contre la Cité : les Prisonniers à vie qui n'auraient plus jamais la chance de revoir le soleil. Ils y menaient une existence de forçats. jusqu'à la mort. Ils y faisaient des enfants aussi, qui héritaient du triste sort de leurs parents Eux n'avaient jamais vu le soleil et ils mourraient sans le voir.
Deux ans ! C'était si peu en comparaison de ce qu'enduraient les Prisonniers à vie ! Deux ans à tenir et plus aucun droit à l'erreur pour Maybe si elle ne voulait pas finir ses jours comme esclave dans les tréfonds obscurs de la Sous-Cité.


08 juillet 2025

Bonjour !


Bonjour !

Bonjour ...

Bonjour ?

Pas de réponse ?
Me voyez-vous ?
Pas de réponse.
Apparemment, vous ne me voyez pas !
Normal, j'ai perdu la face.
Pas dans le vrai sens du terme hein ! Mais c'est tout comme puisque vous ne me voyez pas. Ou du moins, vous me voyez mais vous ne me regardez pas.
Pour vous, je ne suis qu'une ombre anonyme au milieu du nombre anonyme. Une silhouette indistincte, à peine entrevue, déjà oubliée.
Je suis transparent(e), invisible ou le mot que vous voulez pour décrire ce fantôme que je suis devenu(e) à vos yeux.
Je ne suis pas muet(te) mais je suis inaudible, puisqu'aussi vrai que vous que vous ne me voyez pas, vous ne m'entendez pas.
Vous ne voyez pas mon regard perdu. Je n'ai plus de visage
Vous ne voyez pas ma main tendue. Une ombre n'est pas tangible.
Vous n'entendez pas mes cris silencieux, mes appels au secours, lancés à travers ce bonjour timide que je vous offre. Vous êtes sourds. Votre cœur est sourd;
Vous n'en faites pas exprès ! Á vrai dire, vous ne vous en rendez même pas compte.
Vous n'avez pas le temps ! La vie vous presse, vous bouscule. Vos propres préoccupations quotidiennes vous submergent et finissent par vous noyer.
Et lorsque l'on se noie, on ne voit plus rien, on n'entend plus rien. On ne pense plus qu'à une chose, survivre !
Bonjour !
Je suis la femme de ménage qui part au boulot puis qui en revient, harassée. J'ai encore la force de vous dire bonjour mais vous ne m'avez pas vue, pas entendue.
Bonjour !
Je suis le ramasseur de détritus, le balayeur, l'éboueur. Je vous ai souri, salué de la main mais vous ne m'avez pas vu.
Bonjour !
Je suis le SDF du coin de la rue là-bas. J'ai tendu la main vers vous mais vous avez évité de croiser mon regard.
Bonjour !
Je suis le gamin à qui ses parents ont appris qu'on doit dire bonjour. Je l'ai fait mais vous ne m'avez pas répondu.
Bonjour !
Je suis le facteur qui dépose le courrier dans votre boîte à lettres, le distributeur de prospectus, la dame-pipi, le monsieur qui promène son chien, la maman qui emmène son bambin à l'école, la caissière du supermarché, votre voisin (e).
Je suis, je suis, je suis....Toutes ces personnes que vous croisez sans les voir, sans les entendre, sans vous arrêter ne serait-ce qu’une seconde.
Je suis tous ces passants, ces ombres anonymes, ces fantômes sans visage qui n'attendent qu'un mot, un regard pour exister : BONJOUR !
Je demande pardon à toutes les personnes que j’ai croisées sans leur offrir ce bonjour pourtant si simple à dire.
Je vous demande pardon pour toutes ces fois où je l’ai lancé si vite que je n’ai pas eu le temps de penser à ce qu’il veut réellement dire: « Bonne journée »
Á toi, à toi, à toi… Á vous toutes et tous aujourd’hui, je le dis du fond du cœur ce joli mot si rempli de sens  : BONJOUR !
Bisous

07 juillet 2025

Ainsi...Narrateur

 

Ainsi...Narrateur ou La curiosité est…

Comme chaque matin, dès l’aube, Michelle S faisait son jogging. Elle avait vu un reportage sur les bienfaits incontestables de cette pratique très matinale. Elle s’y était donc mise sine die. Une petite heure de course tranquille un peu avant le lever du soleil ; puis une bonne douche suivie d’un solide petit déjeuner et elle prenait revigorée le chemin de l’école du quartier difficile où elle tentait péniblement d’inculquer connaissances et civisme à une bande de gamins… fatigants ! Un poste qu’elle n’avait pu refuser. Célibataire, sans attaches, elle débutait dans la profession.
C’était toujours le même parcours dans le parc qui jouxtait sa résidence. Le premier lever aux aurores avait été rude mais elle s’y était faite et désormais, elle adorait ce décrassage du corps autant que de l’esprit ! En solitaire parce qu’elle était bien la seule du coin à jogger de si bon matin ! Du reste, ses collègues masculins et féminins, l’avaient mise en garde contre le risque qu’elle encourait à s’aventurer toute seule sur les sentiers presque en pleine nuit à certaines périodes de l’année.Ce qui était le cas en ce frais matin de décembre ! A une différence près, elle avait décidé in extremis de changer un peu son itinéraire habituel pour emprunter la petite rue faiblement éclairée qui longeait une usine désaffectée.
-C’est une ancienne entreprise de recyclage de textiles usagés, lui avait appris son charmant voisin de palier.
-Pierre-Marie ! S’était-il présenté presque timidement.
Un beau mec derrière ses affreuses lunettes à monture épaisse et noire. BCBG mais un peu coincé, lui avait-il semblé. Elle le voyait d’ailleurs très peu et seul le hasard les avait fait se croiser dans la cage d’escalier un dimanche matin. Son missel à la main, il se rendait visiblement à la messe dominicale ! Le dimanche, elle ne courait pas. C’était repos et une fois sur deux, elle allait voir ses parents qui habitaient à une centaine de kilomètres de là.
-Chouette ! Je suis passionnée de photo urbex ! Il faudra que j’aille y faire un tour un de ces quatre ! Au fait, moi c’est Michelle avait-elle jeté avant de s’élancer dans l’escalier.
Elle devait se dépêcher, ses parents très à cheval sur les horaires, l’attendaient pour déjeuner. Le jeune homme n’avait pas répondu. En fait, il l’avait à peine regardée lors de leur très bref échange. Elle supposait qu’au contraire d’elle, lui avait continué à descendre posément. Mais elle ne désespérait pas de parvenir à s’en faire un ami ! Il était vraiment très mignon ce mec finalement !
Mais revenons à ce frais matin de décembre. Elle devait bien s’avouer que ce bâtiment assez lugubre qui avait servi à recycler des nippes trop usagées pour servir encore et des tas d'autres déchets textiles d’après Pierre-Marie, l’attirait irrésistiblement. Elle brûlait d’y entrer, de l’explorer d’en flairer chaque recoin… C’était cela justement qui lui plaisait dans l’urbex. Capter la vie passée dans des lieux qui tombent en ruines. Il y a toujours un bon shoot à faire dans ces endroits abandonnés, pour qui sait regarder.
-Et toi, tu sais lui avait dit son frère aîné également féru de ce type de photos.
Il fallait qu’elle assouvisse son infinie curiosité. En plein jour, pas possible ! Le panneau « propriété privée, entrée interdite » était suffisamment dissuasif pour une jeune professeur des écoles censée apprendre le respect des règles et des lois à des gamins de CM2 très peu enclins à la discipline. Elle se devait d’être un bon exemple pour eux, pas vrai ? Mais à cette heure, qui risquait de la voir ? Pas un de ses élèves en tout cas ! Et elle n’avait encore jamais croisé d’autres joggers aussi matinaux qu’elle. Elle était persuadée que ce n’était pas ce matin qu’elle en rencontrerait un ! Elle allait entrer en douce, histoire de faire un premier repérage. Pour cela, elle s’était munie d’une bonne lampe de poche à large faisceau en plus de sa coutumière frontale. Ensuite, elle n’aurait plus qu’à revenir aux beaux jours, quand le soleil se lève plus tôt. Il y avait des tas de supers photos à faire dans cette vieille fabrique, elle en était sûre ! Elle s’en réjouissait à l’avance ! Ils allaient en baver d’envie ses potes du groupe « La photo ça démange » dont elle faisait partie sur Facebook!
Elle y était, enfin ! Ça la démangeait, oui ! Sa curiosité la démangeait ! Il fallait qu’elle gratte ! Fébrile, elle longea le haut mur pour trouver un accès pas trop ardu pour elle et son mètre cinquante –cinq. Sportive oui, acrobate, non !
Après quelques mètres dans une semi obscurité assez angoissante, elle trouva l’entrée principale. Une haute grille avec le fameux panneau « propriété privée ». Haute mais pas trop dure à escalader, même pour elle ! A y regarder de plus près, elle s’aperçut que la grille mangée par la rouille, était entr’ouverte. Le lourd cadenas pendouillait tristement au bout de sa chaîne inutile. Voilà qui réduisait à néant la mention « entrée interdite ».Bizarre mais qu’elle aubaine pour la fouineuse patentée ! Même si elle était un peu déçue de n’être pas la première à avoir brisé l’interdit ! Elle s’y faufila sans remord ni arrière-pensée. Pour le moment, sa lampe frontale suffisait. Elle n’eut pas besoin de forcer la grande porte de fer de l'usine. Quelqu’un d’autre l’avait fait avant elle. Zut ! Mais bon ! Elle n’allait pas se plaindre qu’on lui ait facilité la tâche ! Elle avait joué la prudence en s’armant d’une bombe lacrymo et d’un bâton de marche.
« Sait-on jamais ? » S’était-elle dite !
L’entrée de l 'entreprise désaffectée ne lui montra rien de fascinant. Des gravats, des toiles d’araignées… Elle entreprit donc d’explorer le reste de la grande bâtisse abandonnée aux rats et à la poussière de l’oubli. Ce furent d’abord un bruit étrange, comme une espèce de ronflement, puis, après quelques pas de plus, une lueur diffuse, qui stoppèrent net sa progression tâtonnante. Elle retint sa respiration, envahie d’une crainte soudaine. Puis la curiosité l’emporta sur la peur.
- J’ai dû rêver ! C’est à force de m’entendre dire que je suis trop imprudente ! Lança-t-elle à voix haute pour chasser les derniers miasmes de cette angoisse disproportionnée.
Et, le bâton pointé en avant - au moins ça tout de même - elle se dirigea courageusement vers la porte à double battant entrebâillée, d’où avaient semblé provenir le bruit et la lueur.
Ladite porte, un large sas de plexiglass en fait, laissait passer à la fois les premières lueurs de l’aube et la lumière falote d’un haut réverbère. Quant à l’espèce de ronflement, ce n’était que le souffle de la trouillarde qu’elle allait finir par devenir si elle continuait à écouter les incessantes mises en garde de ses collègues qui résonnaient dans sa tête ! Elle réprima un fou-rire qui aurait sonné faux même à ses propres oreilles et elle entra…
Dans l’ombre, près de ce qui ressemblait à une grande cuve rouge posée à l’horizontale sur un support d’aciee dans laquelle ronflait… un feu d’enfer, se tenait….Pierre- Marie. Et ce qu’il tenait bien en main, ce n’était pas un missel.
Michelle S, joggeuse très matinale et grande amatrice de photo urbex, ne vit jamais celle, très macabre, que prit un journaliste trois semaines plus tard : le four rouge de l’ancienne entreprise de recyclage, débordant de cendres.
Dans le magma fuligineux, les experts de la police scientifique, retrouvèrent quelques fragments d’os dont l'analyse de l’ADN détermina qu’il s’agissait entre autre, de ceux d’une jeune professeure des écoles qui ne s’était pas présentée dans la classe où elle enseignait, un frais matin de décembre.
L’analyse des cendres a déjà permis d’élucider plusieurs affaires de disparitions de jeunes femmes célibataires, entre 20 et 30 ans. Ainsi a-t-on retrouvé la trace carbonisée de Sarah H, secrétaire de mairie à X, disparue depuis 3 ans sans explication, celle de Bénédicte T, coiffeuse à domicile, disparue depuis deux ans, celle de Barbara A, serveuse, disparue l‘année précédente... Vu la grande quantité de cendres, et le nombre de disparitions encore inexpliquées de jeunes femmes de la région de X, les analyses se poursuivent. De bien brûlants "cold case" si l'on peut dire !
Le serial-incinérateur court toujours !
Non, il marche tranquille vous aurait assuré Michelle S

©Anne-Marie Lejeune

06 juillet 2025

Mil et une suite N°146,deuxième version

 

Cette fois, j'ai respecté l'itinéraire des mots du "logo-rallye". Est-ce ainsi que ça doit être fait ?

Déception 2

- Me trainer dans la boue au saut du lit après notre nuit de passion, ce n'est vraiment pas prudent Vanessa !
-Ben, c'est que tu n'as pas été très lumineux mon pauvre Fred ! On était loin de la folie promise !
- Tu abuses là Vanessa ! T'as de la chance que je ne sois pas un violent parce que du coup, je pourrais te battre là, tellement je suis vénère !
-Désolée pour toi si ça te vexe, mais crois moi, le souvenir de cette nuit va vite s'évanouir et tu sais très bien pourquoi !