Je réactualise ce poème écrit i y a déjà quelque temps :
*
La complainte du sans-abri
« J’ai froid ! » dit l’homme
seul, sur son bout de trottoir,
Tu vas pouvoir dormir bien au chaud
sous ta couette…
Je n’ai pour me couvrir, qu’un
carton sur ma tête,
Je ne veux pas mourir, comme un
chien dans le noir,
J’ai froid…Je tends la main…Tu
ne veux pas me voir
Ils sombrent dans l’oubli, les
mots de l’Abbé pierre
Combien ferment les yeux, face à
notre misère
Alors qu’un seul regard peut nous
rendre l’espoir
J’ai froid, j’ai faim j’ai
mal… je quête un peu d’amour,
Pas juste une piécette au fond de
ma sébile.
J’ai tout perdu tu sais, mon toit
et ma famille…
Regarde-moi, veux tu, un instant,
sans détour.
Regarde-moi, j’ai froid, tu peux
me réchauffer
En me tendant la main comme à l’un
de tes frères
En m’offrant de tes yeux la
radieuse lumière.
Je ne serai plus seul si tu sais
t’arrêter.
Je ne veux pas des gens, charité
ni pitié
Ce qui me fait souffrir, c’est
leur indifférence
Ou qu’ils fassent semblant
d’ignorer la souffrance
De tous les sans-abris qui peuplent
leurs cités.
« J’ai froid ! » Dit l’homme
seul sur son bout de trottoir…
Combien d’indifférents vont
détourner la tête ?
Merci toi l’inconnu, pour cette
cigarette,
Pour cette main tendue, pour ce
regain d’espoir.
01-11-2019
©Anne-Marie Lejeune